Claude Giraud

Né le 5 février 1936 à Chamalières dans le Puy-de-Dôme, Claude Giraud reste dans sa région natale jusqu’à l’obtention de son baccalauréat. Afin de préparer une Licence de lettres, il monte à Paris et s’inscrit parallèlement à l’Ecole du Vieux-Colombier pour suivre des cours de théâtre. Après un service militaire de 29 mois, il suit une formation au Centre de la Rue Blanche puis au Conservatoire dont il ressort avec trois prix. En août 1962, il est engagé à la Comédie-Française où il ne reste que six mois.

En 1963, Claude Giraud demande à Maurice Escande un congé pour tourner une adaptation de Jean Giono «Un roi sans divertissement» par François Leterrier au cinéma. Face au refus de l’administrateur du «Français», il quitte la «Maison de Molière» mais «Un roi sans divertissement» dont il partage l’affiche avec Colette Renard n’obtient pas le succès escompté. Repéré par les producteurs, il interprète le personnage de Philippe de Plessis-Bellières dans la saga des «Angélique» avec Michèle Mercier dans le rôle-titre, dont la réalisation est assurée par Bernard Borderie. Enfermé dans son statut de jeune premier, il reste peu sollicité par le cinéma et s’oriente alors vers la télévision. En 1966, il obtient le rôle principal du feuilleton «Les compagnons de Jéhu» réalisé par Michel Drach d’après Alexandre Dumas. Il incarne le père de Mehdi dans «Sébastien parmi les hommes» (1967) et intègre la distribution de l’adaptation des «Rois maudits» de Maurice Druon par Claude Barma en 1972. Il poursuit sa carrière au théâtre en jouant «Phèdre» (1963) de Jean Racine avec Marie Bell, «Qui a peur de Virginia Woolf?» (1964) de Edward Albee avec Madeleine Robinson ou «Le gardien» (1967) de Harold Pinter avec Jacques Dufilho. Pour une de ses dernières apparitions marquantes au cinéma, il compose le personnage de Slimane dans «Les aventures de Rabbi Jacob» (1972) de Gérard Oury auprès de Louis de Funès.

En 1972, Claude Giraud revient à la Comédie-Française. Il en devient le 460ème Sociétaire en 1976 avant de quitter définitivement la «Maison de Molière» en 1982. En effet, il participe à la création de la Compagnie de Jean-Laurent Cochet au Théâtre Hébertot. Parallèlement, il se voit proposer de faire de la postsynchronisation en doublant de nombreux jeunes premiers dès la fin des années soixante. Il devient la voix française de Paul Newman, de Robert Redford, de Tommy Lee Jones ou de Alan Rickman dans la franchise «Harry Potter». Pour la télévision, sa voxographie est composée de Richard Chamberlain dans «Shogun» (1983) ou de Stacy Keach dans «L’amour en héritage» (1984).

Accaparé par ses activités dans le doublage même si selon ses propos «La synchro ne représente pas une place primordiale sans être péjoratif», Claude Giraud délaisse peu à peu ses activités de comédien. Au cinéma, il obtient un second rôle dans l’adaptation d’une pièce de théâtre de Beaumarchais «La folle journée ou Le mariage de Figaro» (1989) par Roger Coggio. Il intègre également la distribution d’épisodes de séries télévisées policières «Les Cordier» avec Pierre Mondy, «Julie Lescaut» avec Véronique Genest ou «Une femme d’honneur» avec Corinne Touzet. Sur scène, il est le partenaire de Christophe Malavoy dans «La ville dont le prince est un enfant» (1994) de Henry de Montherland où Guillaume Canet fait ses débuts. Après avoir doublé Robert Redford dans la bande-annonce de «Sous surveillance» (2012), Claude Giraud prend sa retraite. Il meurt le 3 novembre 2020, en Auvergne.

© Olivier SINQSOUS