1930 L’homme qui assassina – de Curtis Bernhardt & Jean Tarride avec Jean Angelo & Gabriel Gabrio | 1934 Le grand jeu – de Jacques Feyder avec Pierre Richard-Willm, Françoise Rosay, Lyne Clevers & Charles Vanel | 1937 Un carnet de bal – de Julien Duvivier avec Harry Baur, Raimu, Fernandel, Louis Jouvet & Andrex | 1938 Noix de coco – de Jean Boyer avec Raimu, Michel Simon, Gilbert Gil, Junie Astor & Suzet Maïs | ||
Marie Bell naît Marie Jeanne Bellon le 23 décembre 1900 à Bordeaux (ou la ville tout proche de Bègles pour certaines biographies). Elle suit d’abord une formation de danseuse classique et elle débute comme comédienne en Grande-Bretagne. Elle intègre ensuite le conservatoire d’art dramatique de Bordeaux puis celui de Paris. Admise en 1921 comme pensionnaire à la Comédie-Française, elle en devient, en 1928, la trois cent soixante quinzième sociétaire.
Marie Bell qui excelle dans des rôles de tragédienne va néanmoins rattacher son nom au répertoire cinématographique français. Elle débute, noblesse oblige, dans la première rétrospective filmée de la vie de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière (1622-1673). L’œuvre réalisée par Jacques de Féraudy bénéficie d’une très large distribution avec notamment Berthe Bovy et Madeleine Renaud. Marie Bell apparaît dans cinq films muets dont «Figaro» (1929) d’après Beaumarchais avec Ernst van Duren dans le rôle titre et l’hispano-portugais Tony D’Algy dans celui du comte d’Almaviva. L’avènement du parlant est accueilli avec enthousiasme par la comédienne qui tourne à Berlin «La nuit est à nous» (sortie en 1930) de Roger Lion assisté de Carl Froelich et Henry Roussel. Et elle participe à une vingtaine de films durant les années trente dont «Le grand jeu» (1934) de Jacques Feyder, où elle interprète un double rôle face à Pierre Richard-Willm; mais aussi «Le roman d’un jeune homme pauvre» (1935) avec Pierre Fresnay, «Sous la terreur» (1935) en double version française et italienne, avec Fosco Giachetti. Elle donne également la réplique à Albert Préjean, Jean Murat, Harry Baur, Pierre Blanchar, Pierre Renoir, Charles Vanel, Louis Jouvet, etc. Elle interprète souvent des rôles dramatiques en particulier sous la direction de Abel Gance, Julien Duvivier et Léo Joannon. Mais elle est aussi la femme libérée de «La garçonne» (1935) de Jean de Limur, avec Suzy Solidor et Arletty et elle donne la réplique à Michel Simon et Raimu dans «Noix de coco» (1939) de Jean Boyer d’après la pièce de Marcel Achard. Durant la même décennie, elle est directrice du théâtre de l’Ambassadeur et captive le tout Paris dont Louis Ferdinand Céline.
Pendant l’occupation allemande, Marie Bell reste une artiste phare de l’époque. Elle reprend en 1942 son rôle emblématique de «Phèdre» dans la pièce de Racine mis en scène par Jean-Louis Barrault à la Comédie-Française où elle fait engager Raimu en 1944. L’acteur toulonnais lui a démontré ses talents dramatiques dans «Le colonel Chabert» (1943) réalisé par René Le Hénaff, et adapté d’Honoré de Balzac par Pierre Benoît. Ce film sera le dernier de la comédienne pour cette première partie du vingtième siècle. En 1946, Marie Bell quitte la Comédie-Française. À partir de 1958, elle assume la direction du Théâtre du Gymnase qui porte désormais son nom. Elle y joue tous les auteurs dont Françoise Sagan et Jean Genet, et y invite Thierry Le Luron et Coluche.
En 1962, Luchino Visconti réussit à convaincre Marie Bell de faire une apparition dans «Le guépard» et elle retrouve le cinéma pour quelques rôles. En 1968 elle donne la réplique à celui qui fut son compagnon, Jean Chevrier, dans «Phèdre» adapté au cinéma par Pierre Jourdan. Jean-Claude Brialy la dirige dans «Les volets clos» (1972), le trente-huitième et dernier film de cette très grande dame de la scène qui décède le 14 août 1985 à Neuilly-sur-Seine.
© Caroline HANOTTE
1922 | DO Molière, sa vie son œuvre – de Jacques de Féraudy avec Pierre Fresnay |
1924 | Paris – de René Hervil avec Dolly Davis |
1926 | La valse de l’adieu – de Henry Roussel avec Pierre Blanchar |
1928 | Madame Récamier – de Tony Lekain & Gaston Ravel avec Jean Debucourt |
1929 | La nuit est à nous / La nuit – de Roger Lion
avec Jean Murat
Figaro – de Tony Lekain & Gaston Ravel avec Léon Bélières |
1930 | L’homme qui assassina – de Curtis Bernhardt & Jean Tarride
avec Gabriel Gabrio
La folle aventure – de André-Paul Antoine avec Jim Gérald Le joker – de Erick Waschneck avec Albert Préjean |
1931 | La chance – de René Guissart avec Fernand Fabre |
1932 | L’homme à l’Hispano – de Jean Epstein avec Jean Murat |
1933 | Caprice de princesse – de Karl Hartl & Henri-Georges Clouzot
avec Armand Bernard
Fédora – de Louis J. Gasnier avec Paul Amiot |
1934 | Le grand jeu – de Jacques Feyder
avec Pierre Richard-Willm
Poliche – de Abel Gance avec Constant Rémy CM Un soir à la Comédie Française – de Léonce Perret avec Madeleine Renaud |
1935 | Quand minuit sonnera – de Léo Joannon
avec Roger Karl
Le roman d’un jeune homme pauvre – de Abel Gance avec Pierre Fresnay Sous la terreur – de Marcel Cravenne avec Pierre Alcover Sous la terreur ( fiordalisi d’oro ) de Giovacchino Forzano avec Fosco Giachetti Version italienne de « Sous la terreur» La garçonne – de Jean de Limur avec Maurice Escande Les demi vierges – de Pierre Caron avec Madeleine Renaud |
1936 | La tentation – de Pierre Caron
avec Antonin Berval
La glu – de Jean Choux avec Gilbert Gil Blanchette – de Pierre Caron avec Jean Tissier |
1937 | Un carnet de bal – de Julien Duvivier
avec Harry Baur
Pantins d’amour – de Walter Kapps avec Charles Deschamps |
1938 | Légions d’honneur – de Maurice Gleize
avec Charles Vanel
Noix de coco – de Jean Boyer avec Michel Simon |
1939 | La charrette fantôme – de Julien Duvivier avec Louis Jouvet |
1940 | Ceux du ciel – de Yvan Noé avec Pierre Renoir |
1942 | Vie privée – de Walter Kapps avec Robert Le Vigan |
1943 | Le colonel Chabert – de René Le Hénaff avec Raimu |
1962 | Le guépard ( il gattopardo / the leopard ) de Luchino Visconti
avec Burt Lancaster
Seulement apparition |
1963 | La bonne soupe – de Robert Thomas avec Jean-Claude Brialy |
1965 | Sandra ( vaghe stelle dell’orsa ) de Luchino Visconti avec Jean Sorel |
1966 | Paradiso, hôtel du libre échange ( Hotel Paradiso ) de Peter Glenville avec Alec Guinness |
1968 | Phèdre – de Pierre Jourdan avec Jean Chevrier |
1972 | Les volets clos – de Jean-Claude Brialy avec Jacques Charrier |