1948 Sang noir (native son / sangre negra) de Pierre Chenal avec Richard Wright, Gloria Madison & Georges Rigaud | 1954 Association criminelle (the big combo) de Joseph H. Lewis avec Cornel Wilde & Brian Donlevy | 1957 Le visage du diable (the devil’s hairpin) de Cornel Wilde avec Cornel Wilde, Paul Fix & Mary Astor | 1966 Le sable était rouge (beach red) de Cornel Wilde avec Cornel Wilde, Rip Torn & Burr DeBenning | ||
Des allures de vamp un peu canaille, sorte de croisement entre Grace Kelly et Gloria Grahame, Jean Wallace, blondeur peroxydée et hermine blanche, semble une créature d’Hollywood. Née Jean Walasek, le 12 octobre 1923 à Chicago, elle devient modèle, puis chorus girl, avant de débuter dans les studios de la MGM, à l’orée des années 40. comme Ziegfeld girl dans «La danseuse des Folies Ziegfeld» (1941) de Robert Z. Leonard et Busby Berkeley. Puis elle passe à la Paramount, pour qui elle tourne «Louisiana purchase» (1941) de Irving Cummings, avec Bob Hope. Mais les offres de films sont rares et Jean Wallace refuse d’apparaître dans «Le carrefour de la mort» (1947) de Henry Hathaway.
Il est vrai que sa vie tourmentée l’empêche de se concentrer sur ses rôles. Son mariage avec Franchot Tone, en 1941, tourne au désastre et se termine par un divorce pénible. Par deux fois, au cours de ces années sombres, Jean Wallace tente de se suicider, n’hésitant pas à se poignarder elle-même. C’est sa rencontre avec Cornel Wilde qui va la sauver et relancer une carrière en panne. Celui qui va devenir son mari se pique de jouer les Pygmalion et de transformer la starlette en comédienne. Dès lors, le parcours de Jean Wallace est étroitement mêlé à celui de Cornel Wilde, qui réalise une série de films qui mettent Jean Wallace en vedette et sont produits par Theodora, la petite société montée par l’acteur.
Dans «L’étoile des Indes» (1953) de Arthur Lubin, Jean Wallace est une riche comtesse hollandaise, qui veut bien rendre son domaine au seigneur français qu’incarne Cornel Wilde, à condition qu’il l’aide à s’emparer d’un célèbre saphir. La voilà poule de gangster, déchirée entre un patron du crime, interprété par Richard Conte, et un séduisant policier joué par Cornel Wilde, dans un superbe film noir de Joseph H. Lewis, «Association criminelle» (1954). Puis c’est au tour de son mari de la diriger dans une série de films souvent ambitieux. On ne dira jamais assez le talent de réalisateur de Cornel Wilde, qui aborde des sujets classiques ou plus originaux, les traitant avec une sécheresse de ton et un style épuré qui en décuplent l’impact. Dans «Les visiteurs maudits» (1955), elle incarne la belle-sœur d’un voleur blessé, qui s’éprend d’elle, avant de jouer la femme aimante et dévouée d’un pilote automobile traumatisé (Wilde bien sûr) dans «Le virage du diable» (1957), avec Mary Astor. Dans «Maracaibo» (1958), elle campe une romancière à succès, qui succombe au charme d’un pompier spécialisé dans l’extinction des incendies de puits de pétrole. Changement de ton et d’époque avec «Lancelot chevalier de la reine» (1962), une nouvelle version des aventures des chevaliers de la table ronde, où l’actrice incarne Guenièvre.
Jean Wallace apparaît ensuite dans deux œuvres majeures de Wilde: «Le sable était rouge» (1966) d’abord, film de guerre magistral, qui dénonce, par la violence sans concession de certaines scènes (celles du débarquement en particulier), l’absurdité de la guerre, puis «Terre brûlée» (1970), âpre film catastrophe, où Jean Wallace, pour son dernier rôle, joue la femme d’un ingénieur (Cornel Wilde) qui essaie de lutter contre un virus tuant les plantes. Cornel Wilde finit pourtant par se séparer de celle qui était devenue son égérie et le couple divorce en 1980. Jean Wallace s’était alors déjà retirée, pour vivre, un peu recluse, à Beverley Hill, entourée d’animaux, dont deux serpents et une tarentule. C’est à son domicile californien qu’on la retrouva morte le 14 février 1990.
© Jean-Pascal LHARDY
1941 | La danseuse des Ziegfeld Follies ( Ziegfeld girl ) de Robert Z. Leonard
avec James Stewart
Cœurs printaniers ( glamour boy / hearts in springtime ) de Ralph Murphy avec Jackie Cooper L’incorruptible sénateur ( Louisiana purchase ) de Irving Cummings avec Bob Hope |
1942 | Salute for three – de Ralph Murphy avec Macdonald Carey |
1943 | You can’t ration love – de Lester Fuller avec Johnny Johnston |
1946 | It shouldn’t happen to a dog / It couldn’t happen to a dog – de Herbert I. Leeds avec John Ireland |
1947 | La flamme du midi / Ils étaient quatre frères ( blaze of noon ) de John Farrow avec William Holden |
1948 | À toi pour la vie ( when my baby smiles at me ) de Walter Lang
avec Dan Dailey
L’ange de la haine ( Jigsaw / gun moll ) de Fletcher Markle avec Franchot Tone Sang noir ( native son / sangre negra ) de Pierre Chenal avec Richard Wright |
1949 | L’homme de la tour Eiffel ( the man of the Eiffel Tower ) de Burgess Meredith
avec Charles Laughton
Le marchand de bonne humeur ( the good humor man ) de Lloyd Bacon avec Jack Carson |
1953 | L’étoile des Indes ( star of India ) de Arthur Lubin avec Herbert Lom |
1954 | Association criminelle ( the big combo ) de Joseph H. Lewis avec Richard Conte |
1955 | Les visiteurs maudits ( storm fear ) de Cornel Wilde avec Dan Duryea |
1957 | Le visage du diable ( the devil’s hairpin ) de Cornel Wilde avec Paul Fix |
1958 | Tueurs de feux à Maracaibo / Flammes sur Maracaibo ( Maracaibo ) de Cornel Wilde avec Francis Lederer |
1962 | Lancelot chevalier de la reine ( Lancelot and Guinevere / sword of Lancelot ) de Cornel Wilde avec Brian Aherne |
1966 | Le sable était rouge ( beach red ) de Cornel Wilde avec Rip Torn |
1970 | Terre brûlée ( no blade of grass ) de Cornel Wilde avec Nigel Davenport |