![]() 1911 L’affaire du collier de la reine – de Camille de Morlhon avec Henri Etiévant, Paul Amiot & Berthe Bovy | ![]() 1937 Gribouille – de Marc Allégret avec Raimu, Michèle Morgan, Jean Worms & Julien Carette | ![]() 1939 Le père Lebonnard – de Jean de Limur avec Jean Murat, Madeleine Sologne & Pierre Brasseur | ![]() 1939 Le président Haudecœur – de Jean Dréville avec Harry Baur, Betty Stockfeld & Marguerite Deval | ||
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Jeanne Provost naît à Paris le 28 novembre 1887. Au sortir du Conservatoire avec un premier prix de comédie, elle entre en 1907 à la Comédie-Française et y reste cinq ans. En 1911, à la première de la pièce «Après moi» de Henry Bernstein, elle est vêtue du costume d’avant-garde voulu par l’auteur; ce qui fait scandale et devient L’Affaire de la jupe-culotte, relatée dans les médias ; il s’agit en fait d’une cabale politique dirigée par l’Action Française contre la judéité de l’auteur; des émeutes se produisent autour du Théâtre-Français. En 1912, elle abandonne sans préavis et sans regrets la première scène nationale.
Faisant déjà du cinéma muet, Jeanne Provost déplore l’absence de véritables réalisateurs. Elle rejoint la troupe de Lucien Guitry en partance pour l’Amérique Latine sur le paquebot «Aragon», c’est au milieu de l’Atlantique qu’elle fait la rencontre d’un homme qui l’épouse avant d’accoster à Buenos Aires. Elle pose pour les photographes Nadar et Reutlinger, devenant une égérie de la mode. Féministe sans dogme, Jeanne Provost accepte de créer le provocateur rôle-titre de «La femme seule» d’Eugène Brieux sur la scène du Gymnase. Elle se produit en 1916 à New-York, au French Drama Society que dirige Lucien Bonheur, puis en France, dans le cadre officiel du Théâtre aux Armées avec Sarah Bernhardt, ce qui lui vaudra la Légion d’Honneur. Théâtre classique ou contemporain, elle est à l’aise en tout. Etant dirigée par le metteur en scène René Rocher, elle devient l’une des meilleures Célimène selon les spécialistes de Molière et tient ce rôle du Misanthrope pendant plus de mille représentations au cours d’une tournée mondiale. Dès que la TSF apparaît en 1921, Jeanne Provost joue dans les premières émissions de radio. Face à sa notoriété toujours grandissante auprès du public, la Comédie-Française lui offre en 1922 de l’accueillir à nouveau, mais en vain car Jeanne Provost exige un sociétariat qu’on lui refuse, elle continue son éblouissante carrière sur les Boulevards et triomphe sur scène en 1928 durant trois ans en créant le rôle de Suzy Courtois dans «Topaze» de Marcel Pagnol, la pièce est arrêtée soudainement à la 920e en mars 1931, suite aux désaccords entre l’auteur et Max Maurey directeur du théâtre des Variétés. Son interprétation à la reprise de «Lysistrata», la pièce de Maurice Donnay, remporte un succès considérable. Férue de sport, elle gagne une course au Parc des Princes en 1931, au volant de sa Reinastella, luxueuse voiture Renault et la plus rapide de l’époque. Elle est à la création de la pièce d’Edouard Bourdet «Les temps difficiles» en 1934 au théâtre de la Michodière, succès et vives controverses. L’année suivante, elle joue dans l’émission inaugurale de la Télévision.
Au cinéma, elle est aux côtés des jeunes actrices Michèle Morgan dans «Gribouille» (1937) et Danielle Darrieux dans «Katia» (1938) mais aussi Madeleine Sologne dans «Le père Lebonnard» (1939). Elle reprend, en 1941, le rôle de Léonie dans la pièce de son ami Jean Cocteau «Les parents terribles». En 1953, elle est au théâtre de l’Athénée à la création de «Sud» de Julien Green. Jeanne Provost rencontre Luce et Arthur Klein (fondateurs de Spoken Arts) qui enregistrent à New-York son incomparable talent de diseuse, laissant à la postérité un disque 33 tours consacré à la littérature française. Une dernière brève apparition au cinéma dans «Aimez-vous Brahms» (1961) puis son ultime interprétation au théâtre en 1974 à la soirée des adieux de Louis Seigner, elle est sollicitée à 87 ans par Pierre Dux pour jouer à la Comédie-Française un acte dans Les Temps difficiles. Elle s’éteint le 24 novembre 1980 à Meaux.
© Philippe de FIORIDO

1909 | CM Les précieuses ridicules – de Georges Berr avec André Brunot |
1911 | CM La coupable – de ?
avec Paul Escoffier
CM Le flirt dangereux – de René Leprince avec Claude Garry CM L’affaire du collier de la reine / Le collier de la reine – de Camille de Morlhon avec Henri Etiévant |
1912 | CM Les jacobites – de ?
avec Paul Mounet
CM Tartuffe – de ? avec Emile Matrat |
1915 | Le voleur – de Adrien Caillard avec Charles Mosnier |
1916 | CM Si vieillesse savait ! – de Fernand Rivers avec Cécile Guyon |
1921 | CM Asmodée à Paris – de Chaudy avec Barklett |
1923 | Nène – de Jacques de Baroncelli avec Gaston Modot |
1924 | Après l’amour – de Maurice Champreux avec André Nox |
1932 | La belle aventure – de Reinhold Schünzel & Roger Le Bon avec Lucien Baroux |
1934 | Joli monde – de René Le Hénaff avec Georges Rigaud |
1937 | Gribouille – de Marc Allégret avec Raimu |
1938 | Katia – de Maurice Tourneur
avec Danielle Darrieux
Monsieur Coccinelle – de Bernard-Deschamps avec Pierre Larquey Remontons les Champs-Élysées – de Sacha Guitry & Robert Bibal avec Jeanne Boitel |
1939 | Le père Lebonnard – de Jean de Limur
avec Jean Murat
Le président Haudecœur – de Jean Dréville avec Harry Baur |
1941 | Une femme disparaît – de Jacques Feyder avec Claude Dauphin |
1946 | Le maître de forges – de Fernand Rivers avec Jean Chevrier |
1953 | Le secret d’Hélène Marimon ( il segreto di Elena / il tradimento di Elena Marimon ) de Henri Calef avec Franck Villard |
1958 | Gigi – de Vincente Minnelli
avec Maurice Chevalier
Scènes coupées au montage |
1960 | Aimez-vous Brahms ? ( goodbye again ) de Anatole Litvak avec Yves Montand |