1949 Pâques sanglantes (non c’è pace tra gli ulivi) de Giuseppe De Santis avec Raf Vallone & Folco Lulli | 1955 Mort d’un cycliste (muerte di un ciclista) de Juan Antonio Bardem avec Alberto Closas & Matilde Muñoz Sampedro | 1970 Ciao Gulliver – de Carlo Tuzii avec Antonello Campodifiori, Sydne Rome & Enrico Maria Salerno | 1975 Lumière – de Jeanne Moreau avec Bruno Ganz, Niels Arestrup, Francis Huster & Keith Carradine | ||
Fille de Domenico Borloni et de Francesca (née Bosè), des paysans, Lucia Borloni voit le jour le 28 janvier 1931, à Milan. Elle connaît une jeunesse misérable dans la ferme de ses parents, dans une Italie fasciste qui finira détruite à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Adolescente, elle travaille comme vendeuse dans la célèbre pâtisserie milanaise Galli, réputée pour ses Panettones, quand sa beauté et son regard triste sont remarqués par Luchino Visconti qui lui prédit une carrière au cinéma. Un an après cette rencontre, elle se présente au concours de Miss Italie 1947, sponsorisé par la société de cosmétiques des Visconti. Elle remporte la victoire devant Gianna Maria Canale et Gina Lollobrigida, respectivement deuxième et troisième dauphines. Cette même année, participent à l’événement Eleonora Rossi Drago, exclue car elle est mariée, et Silvana Mangano.
Après un projet de film avorté de Luciano Emmer, Lucia Bosè est évincée à l’audition de «Riz amer» (1948) de Giuseppe De Santis au profit de Silvana Mangano. Mais De Santis ne l’a pas oubliée et il lui offre le rôle principal féminin dans «Pâques sanglantes» (1949), aux côtés de Raf Vallone et Folco Lulli. Elle acquiert une popularité internationale avec le personnage de jeune femme mystérieuse dans «Chronique d’un amour» (1950), chef-d’œuvre du néo-réalisme italien dirigé par Michelangelo Antonioni. C’est alors qu’affluent les propositions cinématographiques et en cinq ans, elle tourne dans 16 films. Elle retrouve Luciano Emmer pour deux films, Giuseppe de Santis pour «Onze heures sonnaient» (1952) et Michelangelo Antonioni «La dame sans camélia» (1952). Elle tourne, entre autres, pour Antonio Leonviola, Mario Bonnard, Juan Antonio Bardem et Giorgio Simonelli, donne la réplique à Robert Lamoureux dans «Le village magique» (1954) de Jean-Paul Le Chanois, et partage l’affiche avec Georges Marchal dans «Cela s’appelle l’aurore» (1955) de Luis Buñuel.
Mais, après une longue liaison avec l’acteur italien Walter Chiari, qui est aussi son partenaire à l’écran à plusieurs reprises, Lucia Bosè rencontre le matador espagnol Luis Miguel Dominguín, qu’elle épouse en 1955 et avec qui elle a trois enfants: Miguel, Lucia et Paola. Les noces civiles sont célébrées à Las Vegas, les religieuses en Espagne. Elle s’éloigne alors des plateaux de cinéma pour s’occuper à temps complet de sa famille. Le mariage prend fin en 1968, en raison de l’infidélité constante de son mari. Après douze ans d’absence, elle revient à l’écran dans deux productions espagnoles. Lucia Bosè entame ainsi une nouvelle carrière, principalement dans des seconds rôles, partagée entre son pays d’adoption et l’Italie, et travaille avec Federico Fellini, Mauro Bolognini, les frères Taviani, Antonio Mercero, Jorge Grau ou Agustí Villaronga. En France, on la voit dans «Nathalie Granger» (1972) de Marguerite Duras et «Lumière» (1975) de Jeanne Moreau. Elle apparaît aussi beaucoup à la télévision, dans des émissions de variétés, des téléfilms ou des séries.
À la fin des années 1990, Lucia Bosè s’installe dans la petite ville de Brieva où elle passe le reste de sa vie. En 2000, elle réalise son rêve de jeunesse en créant, dans la ville de Turégano, le premier Musée des Anges consacré à la représentation d’anges du monde entier. Elle décède le 23 mars 2020, des suites d’une pneumonie compliquée par le COVID-19, après avoir été hospitalisée à Ségovie, en Espagne.
© Pascal DONALD
1948 | La madre – de Luciano Emmer
avec Marcello Mastroianni
Inachevé |
1949 | Pâques sanglantes / Pas de paix sous les oliviers ( non c’è pace tra gli ulivi ) de Giuseppe De Santis avec Raf Vallone |
1950 | Chronique d’un amour ( cronaca di un amore ) de Michelangelo Antonioni avec Massimo Girotti |
1951 | È l’amore che mi rovina – de Mario Soldati
avec Walter Chiari
Paris est toujours Paris ( Parigi è sempre Parigi ) de Luciano Emmer avec Aldo Fabrizi Les fiancées de Rome / Les jeunes filles devant l’amour / Les fiancés de Rome ( le ragazze di Piazza di Spagna ) de Luciano Emmer avec Renato Salvatori Onze heures sonnaient ( Roma ore uncidi ) de Giuseppe De Santis avec Paolo Stoppa |
1952 | La dame sans camélia ( la signora senzo camelie ) de Michelangelo Antonioni
avec Ivan Desny
Era lei che lo volera – de Marino Girolami & Giorgio Simonelli avec Carlo Campanini |
1953 | C’est la vie ( questa è la vita ) de Luigi Zampa, Mario Soldati, Giorgio Pastina & Aldo Fabrizi
avec Luigi Pavese
Segment « Marsina stretta » de Aldo Fabrizi |
1954 | Haine, amour et trahison ( tradita ) de Mario Bonnard
avec Pierre Cressoy
Accadde al commissariato – de Giorgio Simonelli avec Alberto Sordi Le village magique / Le village imaginaire – de Jean-Paul Le Chanois avec Robert Lamoureux Symphonie inachevée ( sinfonia d’amore / Schubert ) de Glauco Pellegrini avec Claude Laydu |
1955 | Mort d’un cycliste ( muerte di un ciclista ) de Juan Antonio Bardem
avec Alberto Closas
Les égarés ( gli sbandati ) de Francesco Maselli avec Jean-Pierre Mocky Cela s’appelle l’aurore ( asi es la aurora ) de Luis Buñuel avec Georges Marchal |
1959 | Le testament d’Orphée / Le testament d’Orphée, ou ne me demandez pas pourquoi ! – de Jean Cocteau avec Yul Brynner |
1964 | DO Albergues y paradores / Conozca usted España : Albergues y paradores – de José Luis
Borau avec Gemma Cuervo
Seulement apparition |
1967 | No somos de piedra – de Manuel Summers
avec Alfredo Landa
Nocturne 29 ( noturno 29 ) de Pedro Portabella avec Mario Cabré |
1968 | De l’amour et d’autres sentiments ( del amor y otras soledades ) de Basilio Martín Patino
avec Rafael Bardem
Picasso summer ( the Picasso summer ) de Serge Bourguignon & Robert Sallin avec Yvette Mimieux Seulement apparition Jurtzenka ( Jutrzenka, un invierno en Mallorca ) de Jaime Camino avec Christopher Sandford |
1969 | Sous le signe du scorpion ( sotto il segno dello scorpione ) de Paolo Taviani & Vittorio
Taviani avec Gian Maria Volonté
Satyricon ( Fellini Satyricon ) de Federico Fellini avec Alain Cuny Metello – de Mauro Bolognini avec Massimo Ranieri |
1970 | Ciao Gulliver – de Carlo Tuzii
avec Enrico Maria Salerno
Qualcosa striscia nel buio – de Mario Colucci avec Farley Granger La controfigura – de Romolo Guerrieri avec Jean Sorel |
1971 | L’ospite – de Liliana Cavani
avec Glauco Mauri
La casa de las palomas / Un solo grande amore – de Claudio Geurin avec Ornella Muti Arcana – de Guilio Questi avec Maurizio Degli Esposti La colonna infame – de Nello Risi avec Helmut Berger |
1972 | Nathalie Granger – de Marguerite Duras
avec Jeanne Moreau
Les héros / Les enfants de cœur ( gli eroi / the heroes / los héroes millonarios ) de Duccio Tessari avec Rod Taylor Seulement apparition |
1973 | Cérémonie sanglante ( ceremonia sangriente / le vergini cavalcano la morte ) de Jorge Grau avec Espartaco Santoni |
1974 | Manchas de sangue en un coche nuevo – de Antonio Mercero
avec José Luis López Vásquez
La messe dorée – de Beni Montrésor avec Maurice Ronet Los viajes escolares / School trip – de Jaime Chávarri avec Bruce Robinson |
1975 | Vertiges / En descendant les marches d’antan ( per le antiche scale ) de Mauro Bolognini
avec Marcello Mastroianni
Lumière – de Jeanne Moreau avec Keith Carradine |
1977 | Violenta – de Daniel Schmid avec Lou Castel |
1980 | CM Perdrix ( la perdiz ) de Silvia Z. Routier avec Juanjo Menéndez |
1986 | Chronique d’une mort annoncée ( cronaca di una morte annunciata / crónica de una muerte anunciada ) de Francesco Rosi avec Rupert Everett |
1987 | L’enfant de la lune ( el niño de la luna ) de Agustí Villaronga avec Maribel Martín |
1988 | Brumal – de Cristina Andreu avec Manuel de Blas |
1989 | Volero i pantaloni – de Maurizio Ponzi
avec Angela Molina
L’avare ( l’avaro ) de Tonino Cervi avec Christopher Lee |
1998 | Le dernier harem ( harem suaré / harem suare ) de Ferzan Ozpetek
avec Alex Descas
Globe d’Or de la meilleure actrice par l’association de la presse étrangère, Rome, Italie |
1999 | DO À propos de Buñuel ( a propósito de Buñuel ) de José Luis López-Linares & Javier Rioyo
avec Jean-Claude Carrière
Seulement apparition |
2006 | DO Sartoria Tirelli : Vestire il cinema – de Gianfranco Giagni
avec Franco Zeffirelli
Seulement apparition |
2007 | I Viceré – de Roberto Faenza
avec Lando Buzzanca
DO Le ragazze di Milano – de Tonino Curagi & Anna Gorio avec Valentina Cortese Seulement apparition |
2009 | DO La noche que no acaba – de Isaki Lacuesta
avec Jack Cardiff
Seulement apparition |
2012 | One more time – de Pablo Benedetti & David Sordella avec Magaly Solier |
2018 | DO La última toma – de Jesús Ponce
avec Juan Diego
Seulement apparition |
AUTRES PRIX : | |
Prix pour l’ensemble de sa carrière au festival du cinéma de L’Alfàs del Pi, Espagne ( 1998 ) Prix Capri Legend aux prix Capri Hollywood de Capri, Italie ( 2004 ) |