1969 Un condé – de Yves Boisset avec Françoise Fabian, Michel Constantin, Gianni Garko & Bernard Fresson | 1990 Toto le héros – de Jaco van Dormael avec Mireille Perrier, Jo De Backer, Thomas Godet & Gisela Uhlen | 2001 Comment j’ai tué mon père – de Anne Fontaine avec Charles Berling, Natacha Régnier & Amira Casar | 2004 Le promeneur du Champs-de-Mars – de Robert Guédiguian avec Jalil Lespert, Sarah Grappin & Serge Kribus | ||
«Tout m’intéresse, surtout la vie des autres». Comédien hors normes, homme de théâtre avant tout, Michel Bouquet a délecté le monde artistique pendant près de 70 ans! Il voit le jour le 6 novembre 1925 à Paris. Enfant timide et solitaire, il vit mal ses années de scolarité en pension entre punitions et brimades. La guerre est une nouvelle épreuve: la prison pour son père, l’exil à Lyon pour lui, sa mère et ses trois frères. De retour à Paris, il cumule les petits métiers pour subvenir aux besoins de la famille. Sa mère, modiste, adore le théâtre qu’elle fait découvrir à son fils. Une révélation pour lui qui ose frapper à la porte du sociétaire de la Comédie française, Maurice Escande, pour suivre ses cours et se lancer sur les planches. Intégrant ensuite le Conservatoire d’Art Dramatique de Paris, avec Gérard Philipe pour camarade, il entame avec passion une carrière théâtrale qui lui offre des rôles prestigieux du répertoire classique et de riches rencontres, comme celles de Jean Vilar, d’Albert Camus ou de Jean Anouilh.
C’est avec un petit rôle dans «Monsieur Vincent» (1947) de Maurice Cloche qu’il fait sa première apparition au cinéma, auprès de Pierre Fresnay qui incarne Saint-Vincent de Paul. Jean Grémillon le révèle dans «Pattes blanches» (1949), en amoureux, jaloux et sombre, de Suzy Delair. Et Jean Anouilh lui fait jouer le frère paresseux de Dany Robin dans «Deux sous de violettes» (1951). Les années suivantes, Michel Bouquet s’éclipse derrière sa voix qu’il consacre à divers courts métrages et documentaires. Son retour sur grand écran, c’est à François Truffaut qu’il le doit avec «La mariée était en noir» (1967) et «La sirène du Mississipi» (1968). Claude Chabrol repère cet acteur surdoué qui excelle à camper, derrière une apparence paisible, des personnages sombres, énigmatiques, inquiétants que soulignent son allure respectable, sa voix grave, ses lèvres fines. Dans «La femme infidèle» (1968), il joue tout en nuances ce mari trompé qui tue l’amant de Stéphane Audran. Le flic opiniâtre sied à son physique, qu’il s’acharne à venger son ami Bernard Fresson dans «Un condé» (1969) de Yves Boisset, ou à poursuivre Alain Delon dans «Deux hommes dans la ville» (1973) de José Giovanni. Et dans «Les misérables» (1982) de Robert Hossein, adapté du roman de Victor Hugo, il est, face à Lino Ventura en Jean Valjean, l’incarnation même de l’implacable et funeste inspecteur Javert. Michel Bouquet se confronte aussi aux films politiques avec «L’attentat» (1972) de Yves Boisset ou «La raison d’Etat» (1978) de André Cayatte, tout en aspirant à des rôles plus malicieux, comme celui du puissant milliardaire dans «Le jouet» (1976) de Francis Veber.
Récompensé pour son interprétation d’un vieil homme qui se remémore différents âges de sa vie dans «Toto le héros» (1990) de Jaco van Dormael, c’est à près de 80 ans que Michel Bouquet se voit décerner deux Césars du meilleur acteur. Père qui revient bouleverser la vie de son fils après des années d’absence, dans «Comment j’ai tué mon père» (2001) de Anne Fontaine, il endosse la stature d’un François Mitterrand au crépuscule de sa vie dans «Le promeneur du Champs-de-Mars» (2004) de Robert Guédiguian. Cet insatiable comédien croque encore un inflexible procureur dans un dernier long métrage, «Cérémonie secrète» (2021), de Tatiana Becquet Genel. Exigeant, individuel, se qualifiant d’«anarchiste calme», il a toujours voulu se sentir maître du jeu et n’a partagé la scène qu’avec sa deuxième épouse, Juliette Carré. Il décède, âgé de 96 ans, le 13 avril 2022. Et jusqu’au final, Michel Bouquet aura illuminé l’univers du spectacle comme un feu d’artifice…
© Isabelle MICHEL
1947 | Monsieur Vincent – de Maurice Cloche
avec Pierre Fresnay
Brigade criminelle – de Gilbert Gil avec Daniel Ivernel |
1948 | Manon – de Henri-Georges Clouzot avec Cécile Aubry |
1949 | Pattes blanches – de Jean Grémillon avec Suzy Delair |
1951 | Deux sous de violettes – de Jean Anouilh avec Dany Robin |
1952 | Trois femmes / Trois femmes, trois âmes – de André Michel avec Florelle |
1953 | CM Peter Breughel l’ancien – de Edmond Lévy, Arcady & Gilbert Pignol
Seulement apparition |
1954 | La tour de Nesle – de Abel Gance avec Silvana Pampanini |
1955 | DO Nuit et brouillard – de Alain Resnais
Seulement narration – Non crédité CM Auprès de ma blonde – de Abel Gance CM Visages de Paris – de François Reichenbach Seulement voix & narration |
1956 | Le piège – de Charles Brabant
avec Magali Noël
CM Bonjour, Monsieur La Bruyère – de Jacques Doniol-Valcroze avec Michel Garland |
1958 | CM Présence de l’invisible : Les icônes – de Jean-Claude See
Seulement voix & narration |
1959 | Katia / Une jeune fille, un seul amour ( Katja, die ungekrönte kaiserin ) de Robert Siodmak
avec Romy Schneider
CM Images des mondes perdus – de Philippe Lifchitz Seulement voix & narration CM Les peintres romans – de ? Seulement voix & narration CM Novembre à Paris – de François Reichenbach Seulement voix & narration |
1960 | DO Rodolphe Bresdin – de Nelly Kaplan
Seulement voix & narration CM Le sourire – de Serge Bourguignon Seulement voix & narration |
1961 | DO Regard sur la folie – de Mario Ruspoli
Seulement voix & narration |
1962 | CM Egypte o Egypte [ Images du ciel ] – de Jacques Brissot & Pierre Schaeffer
Seulement voix & narration |
1964 | Les amitiés particulières – de Jean Delannoy
avec Louis Seigner
Le tigre se parfume à la dynamite – de Claude Chabrol avec Margaret Lee |
1965 | CM Le dernier matin de Percy Shelley – de Jean Chapot
avec Clotilde Joano
Seulement voix & narration |
1966 | Lamiel – de Jean Aurel
avec Anna Karina
DO Equivoque 1900 – de Monique Lepeuve Seulement voix & narration |
1967 | La mariée était en noir – de François Truffaut
avec Jeanne Moreau
La route de Corinthe – de Claude Chabrol avec Jean Seberg DO Un mur à Jérusalem – de Frédéric Rossif & Albert Knobler Seulement voix & narration CM Contacts – de Dolorès Grassjan avec Bernard Fresson Seulement voix & narration |
1968 | La femme infidèle – de Claude Chabrol
avec Stéphane Audran
La sirène du Mississippi – de François Truffaut avec Catherine Deneuve DO Dieu a choisi Paris – de Gilbert Prouteau & Philippe Arthuys avec Jean-Paul Belmondo Seulement voix & narration |
1969 | Borsalino – de Jacques Deray
avec Jean-Paul Belmondo
Le dernier saut – de Edouard Luntz avec Maurice Ronet Un condé – de Yves Boisset avec Françoise Fabian |
1970 | La rupture – de Claude Chabrol
avec Michel Duchaussoy
Comptes à rebours – de Roger Pigaut avec Charles Vanel Juste avant la nuit – de Claude Chabrol avec François Périer |
1971 | L’humeur vagabonde – de Edouard Luntz
avec Madeleine Renaud
Les grands sentiments font les bons gueuletons – de Michel Berny avec Anicée Alvina Papa, les petits bateaux – de Nelly Kaplan avec Judith Magre Malpertuis / Malpertuis : Histoire d’une maison maudite – de Harry Kümel avec Orson Welles Paulina 1880 – de Jean-Louis Bertucelli avec Sami Frey Trois milliards sans ascenseur – de Roger Pigaut avec Françoise Rosay DO André Malraux, la légende du siècle – de Claude Santelli Seulement voix & narration CM Le cœur révélateur – de Andrée Girard |
1972 | Le complot – de René Gainville
avec Jean Rochefort
L’attentat – de Yves Boisset avec Roy Scheider La sainte famille – de Pierre Koralnik avec Ingrid Thullin Le serpent ( the serpent / night flight from Moscow ) de Henri Verneuil avec Henry Fonda Il n’y a pas de fumée sans feu – de André Cayatte avec Annie Girardot Les anges – de Jean Desvilles avec Françoise Prévost |
1973 | Défense de savoir – de Nadine Trintignant
avec Juliet Berto
Deux hommes dans la ville – de José Giovanni avec Jean Gabin France société anonyme – de Alain Corneau avec Daniel Ceccaldi La main à couper – de Etienne Périer avec Lea Massari |
1974 | Thomas – de Jean-François Dion
avec Nicole Courcel
Les suspects – de Michel Wyn avec Mimsy Farmer La dynamite est bonne à boire – de Aldo Sambrell avec Claudine Auger Bons baisers… à lundi ! – de Michel Audiard avec Maria Pacôme Au-delà de la peur – de Yannick Andreï avec Marilù Tolo DO Le volet – de Carlos Vilardebo Seulement voix & narration |
1975 | Vincent mit l’âne dans un pré / Vincent mit l’âne dans un pré [ et s’en vint dans l’autre ] – de Pierre Zucca avec Bernadette Lafont |
1976 | Le jouet – de Francis Veber avec Pierre Richard |
1977 | L’ordre de la sécurité du monde – de Claude d’Anna
avec Joseph Cotten
DO Jacques Prévert – de Jean Desvilles avec Arletty Seulement apparition |
1978 | La raison d’état – de André Cayatte
avec Monica Vitti
CM Métamorphoses – de Paul de Roubaix Seulement apparition |
1979 | La fuite en avant / Le compromis – de Christian Zerbib avec Bernard Blier |
1982 | Les misérables – de Robert Hossein avec Lino Ventura |
1984 | Poulet au vinaigre / Coq au vin – de Claude Chabrol
avec Pauline Lafont
DO Architecture et géographie sacrée – de Seulement narration |
1990 | Toto le héros – de Jaco van Dormael
avec Mireille Perrier
Prix du Cinéma Européen du meilleur acteur aux prix du cinéma Européen, Europe Prix Joseph Plateau du meilleur acteur belge au festival du cinéma international des Flandres, Belgique |
1991 | Tous les matins du monde – de Alain Corneau
avec Jean-Pierre Marielle
Il segno del comando – de Giulio Questi avec Robert Powell |
1992 | La joie de vivre – de Roger Guillot avec Henri Virlojeux |
1993 | DO L’œil de Vichy – de Claude Chabrol
Seulement voix & narration |
1994 | Elisa – de Jean Becker avec Vanessa Paradis |
1996 | DO Milice, film noir – de Alain Ferrari
Seulement voix & narration |
1999 | Le manuscrit du prince ( el manoscritto del principe ) de Roberto Andò avec Laurent Terzieff |
2000 | Leïla la pure ( Leïla / Laïla ) de Gabriel Axel
avec Mélanie Doutey
Seulement voix & narration |
2001 | Comment j’ai tué mon père – de Anne Fontaine
avec Charles Berling
César du meilleur acteur, France Prix Lumière du meilleur acteur aux Prix Lumière, France DO Arbres – de Sophie Bruneau & Marc-Antoine Roudil Seulement voix & narration |
2002 | Les côtelettes – de Bertrand Blier avec Philippe Noiret |
2003 | L’après-midi de monsieur Andesmas – de Michelle Porte avec Miou-Miou |
2004 | Le promeneur du Champs-de-Mars – de Robert Guédiguian
avec Jalil Lespert
César du meilleur acteur, France |
2009 | La petite chambre – de Stéphanie Chuat & Véronique Reymond avec Eric Caravaca |
2012 | Renoir – de Gilles Bourdos avec Romane Bohringer |
2014 | L’antiquaire – de François Margolin
avec Robert Hirsch
CM Rebecca – de Tatiana Becquet avec Juliette Carré |
2015 | L’origine de la violence – de Elie Chouraqui avec Stanley Weber |
2019 | Villa Caprice – de Bernard Stora
avec Niels Arestrup
DO Les vies d’Albert Camus – de Georges-Marc Benamou avec Karim Lasmi Seulement apparition |
2020 | DO Juste avant la nuit : Michel Bouquet – de Jean-Pierre Larcher |
2021 | Cérémonie secrète – de Tatiana Becquet Genel avec Kasia Wolf |