1935 La fiancée de Frankenstein (bride of Frankenstein) de James Whale avec Boris Karloff & Colin Clive | 1937 Alerte aux Indes (the drum) de Zoltan Korda avec Sabu, Raymond Massey, David Tree & Roger Livesey | 1948 Noblesse oblige (kind, hearts and coronets) de Robert Hamer avec Alec Guinness, Clive Morton & Dennis Price | 1954 Monsieur Ripoix – de René Clément avec Gérard Philipe, Joan Greenwood & Margaret Johnston | ||
La carnation pâle, les bonnes manières et le maintien aristocratique de Valerie Hobson appartiennent au blason de l’Angleterre au même titre que le thé, les scones et le cricket. Et nul ne s’étonnera que cette grande dame du cinéma, qui, retirée des écrans, s’occupera d’œuvres charitables, soit honorée par la Reine d’un titre de CBE (Commander of the Order of the British Empire), qui lui va comme un gant. Fille d’un officier de la Navy, elle voit le 14 avril 1917. Attirée par la scène, elle entre à la «Royal Academy of Dramatic Arts» de Londres et fait ses débuts dans les théâtres de la capitale.
Remarquée par un «talent scout», Valerie Hobson part pour Hollywood en 1935 et, durant une année, joue pour la Universal des films pour la plupart bien oubliés. On la voit, bien sûr, dans des rôles de ladies: ainsi paraît-elle aux côtés du grand Claude Rains, dans une adaptation du roman inachevé de Dickens, «The mystery of Edwin Drood» (1934) de Stuart Walker ou dans «The great impersonation» (1935) de Allan Crosland, où elle campe la femme d’un aristocrate anglais dont l’identité a été usurpée par un espion allemand. Mais Valerie Hobson ne craint pas d’écorner son image de marque en incarnant des espionnes, comme dans «Le secret de Stamboul» (1936) de Andrew Marton, avec James Mason, ou des aventurières, comme dans «Les deux aventuriers» (1936) de Raoul Walsh, où, au surplus, elle s’acoquine avec un cambrioleur. Elle ne dédaigne pas non plus les films d’horreur et figure dans deux films emblématiques du genre, «La fiancée de Frankenstein» (1935) le chef-d’œuvre de James Whale, qui joue encore de la confusion entre le baron et sa créature, et «Le monstre de Londres» (1935) de Stuart Walker, qui est le premier film américain de loups-garous, précurseur d’une longue série.
En 1936, elle rencontre le producteur Alexander Korda qui, cherchant une actrice distinguée et typiquement anglaise, l’engage pour incarner la femme du capitaine Carruthers dans «Alerte aux Indes» (1937) de Zoltan Korda, hommage vibrant au Raj britannique. Puis Valerie Hobson est engagée dans des «screwball comedies» à l’anglaise, comme «This man is news» (1938) et «This man in Paris» (1939), deux films de David MacDonald. Mais c’est dans la comédie à l’anglaise, fondée sur le «non sense» et l’humour à froid, que l’actrice triomphe. Et d’abord, bien sûr, dans son personnage le plus populaire, cette vertueuse et raffinée Edith d’Ascoyne, dans «Noblesse oblige» (1948) de Robert Hamer, avec un Alec Guinness en Fregoli éblouissant. Et puis aussi dans le film de René Clément qui, dans «Monsieur Ripois» (1954), offre à Valerie Hobson son dernier rôle au cinéma, celui de la femme de Gérard Philipe.
Valerie Hobson donne encore vie au personnage sec et sans cœur d’Estella dans «Les grandes espérances» (1946), adaptation du roman de Dickens par David Lean ou encore à cette Blanche Fullerton, gouvernante ambitieuse, qui, dans «Blanche Fury» (1947) de Marc Allégret, finit par devenir la châtelaine du domaine de Fury. L’actrice tire sa révérence sur la scène du Théâtre royal de Drury Lane, où elle incarne, face à Herbert Lom en Roi de Siam, l’institutrice de la fameuse comédie musicale «Le Roi et moi». Mariée au ministre John Profumo, qui fut la cause, par sa relation inavouée avec une call-girl, d’un scandale d’un autre âge, Valerie Hobson, en grande dame qu’elle est, reste fidèle à son mari et se dévoue, avec lui, à la cause des lépreux. Elle meurt d’une crise cardiaque, à Londres, le 13 novembre 1998.
© Jean-Pascal LHARDY
1932 | His lordeship – de Michael Powell avec Jerry Verno |
1933 | For love of you – de Carmine Gallone
avec Diana Napier
Eyes of fate – de Ivar Campbell avec Terence de Marney The path of glory – de Dallas Bower avec Maurice Evans |
1934 | Deux cœurs, une valse ( two hearts in waltz time ) de Carmine Gallone & Joe May
avec Carl Brisson
Badger’s green – de Adrian Brunel avec Bruce Lister Les grandes espérances ( great expectations ) de Stuart Walker avec Phillips Holmes Scènes coupées au montage Une famille collante ( strange wives ) de Richard Thorpe avec Roger Pryor The man who reclaimed his head – de Edward Ludwig avec Claude Rains Seulement apparition Life returns – de Eugene Frenke & James P. Hogan avec Onslow Stevens Le mystère d’Edwin Drood ( the mystery of Edwin Drood ) de Stuart Walker avec Douglass Montgomery Rendezvous at midnight – de Christy Cabanne avec Ralph Bellamy Oh ! what a night ! – de Frank Richardson avec James Carew |
1935 | La fiancée de Frankenstein ( bride of Frankenstein / the bride of Frankenstein ) de James
Whale avec Boris Karloff
Le loup-garou de Londres / Le monstre de Londres ( werewolf of London / unholy hour ) de Stuart Walker avec Henry Hull Quartier Chinois / Chantage d’amour ( Chinatown squad ) de Murray Roth avec Lyle Talbot The great impersonation – de Alan Crosland avec Edmund Lowe August weekend / Weekend madness – de Charles Lamont avec Frank Melton |
1936 | Le secret de Stamboul / Le secret d’Istanbul ( secret of Stamboul / the spy in white ) de
Andrew Marton avec James Mason
Tugboat princess – de David Selman avec Clyde Cook No escape – de Norman Lee avec Robert Cochran Les deux aventuriers ( jump for glory / when thief meets thief ) de Raoul Walsh avec Douglas Fairbanks Jr. |
1937 | Alerte aux Indes ( the drum / drums ) de Zoltan Korda avec Sabu |
1938 | This man is new – de David MacDonald
avec Barry K. Barnes
This man in Paris / Shadows of the underworld – de David MacDonald avec Alastair Sim Nuages sur l’Europe / Armes secrètes ( Q planes / clouds over Europe ) de Tim Whelan & Arthur B. Woods avec Laurence Olivier La bataille silencieuse ( the silent battle / Continental Express ) de Herbert Mason avec Rex Harrison |
1939 | L’espion noir ( the spy in black / U boat 29 ) de Michael Powell
avec Conrad Veidt
Espionne à bord ( contraband / blackout ) de Michael Powell avec Conrad Veidt |
1940 | Les fils de la mer ( Atlantic Ferry / sons of the sea ) de Walter Forde
avec Michael Redgrave
+ chansons |
1941 | Unplublised story – de Harold French avec Richard Greene |
1943 | La guerre dans l’ombre / Tartu ( sabotage agent / adventures of Tartu ) de Harold S. Bucquet avec Robert Donat |
1946 | The years between – de Compton Bennett
avec Michael Redgrave
Les grandes espérances ( great expectations ) de David Lean avec John Mills |
1947 | Jusqu’à ce que mort s’en suive ( blanche fury ) de Marc Allégret avec Stewart Granger |
1948 | Heures d’angoisse ( the small voice / hideout / the hideout ) de Burgess McDonnell & Fergus
McDonnell avec Howard Keel
Noblesse oblige ( kind, hearts and coronets ) de Robert Hamer avec Alec Guinness |
1949 | Train du destin ( train of events ) de Sidney Cole, Charles Crichton & Basil Dearden
avec John Clements
Segment « The composer » de Charles Crichton The rocking horse winner – de Anthony Pelissier avec John Howard Davies Voyage interrompu ( the interrupted journey ) de Daniel Birt avec Richard Todd |
1951 | Trois dames et un as ( the card / the promoter ) de Ronald Neame avec Alec Guinness |
1952 | The passionate sentry / Who goes there ? – de Anthony Kimmins
avec Anthony Bushell
Meet me tonight / Fumed oak / Tonight at 8:30 – de Anthony Pelissier avec Nigel Patrick The voice of Merrill / Murder will out – de John Gilling avec Edward Underdown |
1953 | Background / Edge of divorce – de Daniel Birt avec Jeremy Spencer |
1954 | Monsieur Ripoix / Monsieur Ripoix et son Némésis – de René Clément avec Gérard Philipe |