1935 Gaspard de Besse – de André Hugon avec Raimu, Antonin Berval, Milly Mathis & Jacqueline Laurent | 1948 Suzanne et ses brigands – de Yves Ciampi avec René Dary, Suzanne Flon, Louis Arbessier & Spinelly | 1953 La rage au corps – de Ralph Habib avec Françoise Arnoul, Raymond Pellegrin & Philippe Lemaire | 1955 Le dossier noir – de André Cayatte avec Danièle Delorme, Jean-Marc Bory & Bernard Blier | ||
Théophile Louis Antoine Balpêtré naît le 3 mai 1898 à Lyon. Pendant la Première Guerre Mondiale, il entre au Conservatoire de Paris. Lauréat d’un Premier Prix en 1919, il est aussitôt engagé par Paul Gavault pour jouer à l’Odéon. À la nomination de Firmin Gémier à la tête du théâtre en 1922, Balpêtré est déjà un comédien confirmé. Au cours des quinze ans passés à l’Odéon, il brille en tête d’affiche dans des pièces de Shakespeare, Paul Demasy, Paul Fort ou Goethe. En 1934, il intègre la troupe de la Comédie-Française, dix années de sociétariat où il interprète tous les grands rôles du répertoire classique, de Victor Hugo à Corneille, en passant par Edmond Rostand, Paul Claudel et Prosper Mérimée.
Un tel talent ne laisse pas le cinéma indifférent, Antoine Balpêtré débute devant la caméra de Gaston Roudès dans «La maison du mystère» en 1933. Un début de carrière à l’écran mal exploité avec seulement cinq films à son actif au cours des années trente. C’est pendant l’occupation et pour la firme allemande Continental que le comédien s’impose comme l’un des meilleurs seconds rôles du cinéma français en seulement quatre films: «L’assassin habite… au 21» (1942) et «Le corbeau» 1943 de Henri-Georges Clouzot, «Picpus» (1942) de Richard Pottier et «La main du diable» (1942) de Maurice Tourneur. Malheureusement à la Libération, il se retrouve sur la liste noire des épurateurs pour son engagement à la Continental mais surtout pour sa lecture d’une poésie aux funérailles en juin 1944 de Philippe Henriot, collaborateur et orateur propagandiste de Vichy sur «Radio Paris». Quand le grand nettoyage commence, Antoine Balpêtré est arrêté à son domicile en février 1945. Jugé et condamné, il purge une peine de trois mois de prison à Drancy. Pendant sa détention, il apprend sa révocation de la Comédie-Française. À sa sortie, sans travail, il devient vendeur aux Halles pour survivre.
En 1946, ses amis Pierre Fresnay et Jean Dréville sortent Antoine Balpêtré de la précarité en lui proposant un rôle dans «Le visiteur». L’année suivante il revient sur scène avec «Borgia» de Herman Closson à la Comédie des Champs-Elysées. À cette époque, il prête sa belle voix grave de tragédien pour la postsynchronisation de productions américaines sorties en masse après la guerre. Toujours en 1947, il repend le chemin des studios pour encore une quarantaine de films jusqu’au début des années soixante. Il incarne, entre autres, le Président du Conseil dans «Fantômas contre Fantômas» (1948) de Robert Vernay, un vieux pêcheur dans «Dieu a besoin des hommes» (1950) de Jean Delannoy, un prêtre dans «Le journal d’un curé de campagne» (1950) de Robert Bresson, l’abbé Picard dans «Le rouge et le noir» (1954) de Claude Autant-Lara ou un ministre dans «Le président» (1961) de Henri Verneuil. André Cayatte, rencontré au temps de la Continental, lui offre ses meilleurs rôles avec «Justice est faite» (1950), «Nous sommes tous des assassins» (1952), «Avant le déluge» (1953) et «Le dossier noir» (1955).
En 1961, Antoine Balpêtré publie «Comédies chez Molière», un livre de souvenirs ou il relate les circonstances de son discrédit après la guerre et règle certains comptes avec la Comédie-Française. En 1962, pour l’une de ses dernières prestations scéniques, il est le partenaire de Jeanne Moreau dans «La chatte sur un toit brûlant» de Tennessee Williams au Théâtre Antoine. Affaibli par un cancer du poumon qui le ronge depuis plusieurs mois, le comédien s’éteint le 29 mars 1963 à Paris.
© Pascal DONALD
1933 | La maison du mystère – de Gaston Roudès
avec Blanche Montel
L’agonie des aigles – de Roger Richebé avec Annie Ducaux |
1935 | Gaspard de Besse – de André Hugon avec Raimu |
1939 | Le monde tremblera / La révolte des vivants – de Richard Pottier
avec Madeleine Sologne
Le duel – de Pierre Fresnay avec Yvonne Printemps |
1942 | L’assassin habite… au 21 – de Henri-Georges Clouzot
avec Suzy Delair
Picpus / Signé Picpus – de Richard Pottier avec Albert Préjean La main du diable – de Maurice Tourneur avec Josseline Gaël |
1943 | Le corbeau – de Henri-Georges Clouzot avec Micheline Francey |
1946 | Le visiteur – de Jean Dréville avec Pierre Fresnay |
1947 | La figure de proue – de Christian Stengel
avec Georges Marchal
Paysans noirs / Famoro le tyran – de Georges Régnier avec Georges Hubert Fort de la solitude – de Robert Vernay avec Claudine Dupuis |
1948 | Suzanne et ses brigands – de Yves Ciampi
avec Suzanne Flon
Le paradis des pilotes perdus – de Georges Lampin avec Michel Auclair Fantômas contre Fantômas – de Robert Vernay avec Odile Versois |
1949 | Millionnaires d’un jour – de André Hunebelle
avec Gaby Morlay
Plus de vacances pour le Bon Dieu – de Robert Vernay avec Pierre Larquey Orage d’été – de Jean Gehret avec Odette Joyeux |
1950 | Justice est faite – de André Cayatte
avec Valentine Tessier
Le journal d’un curé de campagne – de Robert Bresson avec Nicole Maurey Dieu a besoin des hommes – de Jean Delannoy avec Madeleine Robinson Bel amour / Le calvaire d’une mère – de François Campaux avec Gisèle Pascal |
1951 | Le plaisir – de Max Ophüls
avec Madeleine Renaud
Segment « La maison Tellier » Le fils de Lagardère ( il figlio di Lagardere ) de Fernando Cerchio avec Rossano Brazzi |
1952 | Nous sommes tous des assassins – de André Cayatte
avec Marcel Mouloudji
La neige était sale – de Luis Saslavsky avec Daniel Gélin Le chemin de Damas – de Max Glass avec Michel Simon |
1953 | Alerte au Sud – de Jean Devaivre
avec Erich von Stroheim
La rage au corps – de Ralph Habib avec Françoise Arnoul Avant le déluge – de André Cayatte avec Isa Miranda |
1954 | Adam est... Ève – de René Gaveau
avec Anouk Ferjac
La maison du souvenir ( Casa Ricordi ) de Carmine Gallone avec Micheline Presle Mourez, nous ferons le reste – de Christian Stengel avec Magali Noël Le rouge et le noir – de Claude Autant-Lara avec Danielle Darrieux Femmes libres ( una donna libera ) de Vittorio Cottafavi avec Gino Cervi |
1955 | Le dossier noir – de André Cayatte
avec Danièle Delorme
Si Paris nous était conté – de Sacha Guitry avec Sophie Desmarets Les vitriers ( il piccolo vetraio ) de Giorgio Capitani avec Massimo Serato |
1956 | Les vampires ( i vampiri ) de Riccardo Freda
avec Gianna Maria Canale
Les aventures de Till l’espiègle / Till l’espiègle – de Gérard Philipe & Joris Ivens avec Nicole Berger |
1957 | Le cas du docteur Laurent – de Jean-Paul Le Chanois
avec Jean Gabin
Arènes joyeuses – de Maurice de Canonge avec Fernand Raynaud |
1958 | Ce corps tant désiré – de Luis Saslavsky
avec Belinda Lee
Une fille pour l’été – de Edouard Molinaro avec Micheline Presle |
1959 | Katia / Une jeune fille un seul amour ( Katja, die ungekrönte kaiserin ) de Robert Siodmak avec Romy Schneider |
1960 | L’espionne sera à Nouméa – de Georges Péclet
avec Anouk Ferjac
Les mains d’Orlac – de Edmond T. Gréville avec Mel Ferrer |
1961 | La chambre ardente – de Julien Duvivier
avec Jean-Claude Brialy
Le président – de Henri Verneuil avec Bernard Blier La cave se rebiffe – de Gilles Grangier avec Martine Carol |
1962 | La salamandre d’or – de Maurice Régamey
avec Jean-Claude Pascal
Le livre de San Michele / L’odyssée du docteur Munthe ( Axel Munthe – Der arzt von San Michele / das buch von San Michele / donne senza paradiso / la storia di San Michele / story of San Michele ) de Giorgio Capitani & Rudolf Jugert avec Rosanna Schiaffino Mathias Sandorf – de Georges Lampin avec Louis Jourdan |