1958 Opération Scotland Yard (Sapphire) de Basil Dearden avec Yvonne Mitchell, Nigel Patrick & Michael Craig | 1960 Les lâches vivent d’espoir – de Claude Bernard-Aubert avec Françoise Giret, Aram Stephan & Claude Berri | 1969 L’escalier (staircase) de Stanley Donen avec Richard Burton, Rex Harrison, Neil Wilson & Cathleen Nesbitt | 1982 L’Africain – de Philippe de Broca avec Catherine Deneuve, Philippe Noiret & Jean-François Balmer | ||
Né le 20 septembre 1918 dans le quartier new-yorkais de San Juan Hill, Seifield Gordon Heath est l’enfant unique de Cyril Gordon Heath, un émigré de la Barbade employé d’une compagnie fluviale, et de son épouse Hattie (née Hooper). Enfant rêveur, il se passionne très tôt pour la musique, apprend le violon auprès d’une tante et s’essaye à d’autres instruments, avant de choisir la guitare. Il montre aussi un talent certain pour le dessin et s’enthousiasme pour le théâtre, jouant en amateur dans plusieurs troupes. Bien qu’il décroche des bourses pour deux écoles de musique, il préfère se lancer dans la comédie. Il travaille sur scène et commence à faire de la radio. En 1945, il rejoint la station WMCA de New-York et devient ainsi le premier animateur noir d’une radio importante aux Etats-Unis.
C’est au théâtre que Gordon Heath commence à se faire un nom. À Broadway, après une apparition dans la comédie musicale «South Pacific» (1943), il triomphe avec la pièce «Deep are the roots» de Arnaud d’Usseau et James Cow, mise en scène par Elia Kazan. 477 représentations, entre septembre 1945 et novembre 1946, où il joue un héros militaire confronté au racisme lorsqu’il revient chez lui après la guerre et tombe amoureux d’une femme blanche et riche. La pièce est ensuite présentée à Londres dans le West-End, nouveau succès encensé par la critique. En 1948, avec son amant Lee Payant, rencontré à New York au début des années 1940, il s’installe à Paris qu’il considère plus hospitalier envers les Noirs et plus libéral sur la sexualité. Un an plus tard, le couple devient propriétaire de l’«Abbaye», un club de Saint-Germain-des-Prés où le Tout-Paris se presse. Pendant près de trente ans, les deux hommes jouent de la guitare et chantent en duo des chansons folk et du blues. Ils enregistrent aussi plusieurs disques.
Sa carrière à l’écran commence au sein de la BBC au début des années 50. Gordon Heath se fait remarquer dans «Emperor Jones» (1953) de Eugene O’Neill, «Othello» (1955) de Shakespeare et l’adaptation du roman de Alan Paton «Pleure, ô pays bien-aimé» (1958). Jusqu’en 1988, on le voit au cinéma dans des rôles secondaires dans une douzaine de productions des deux côtés de l’Atlantique. Il est notamment le partenaire de Yves Montand et Maria Félix dans «Les héros sont fatigués» (1955) de Yves Ciampi; de Alain Delon et Anthony Quinn dans «Les centurions» (1965) de Mark Robson; de Katharine Hepburn dans «La folle de Chaillot» (1969) de Bryan Forbes. Claude Lelouch en fait un Général dans «L’aventure c’est l’aventure» (1972), Philippe de Broca un ministre dans «L’africain» (1982). Mais c’est Claude Bernard-Aubert qui lui offre son seul grand premier rôle dans «Les lâches vivent d’espoir» (1960), où il forme, avec Françoise Giret, un couple mixte rapidement mis à l’épreuve par les tensions raciales.
Dans les années 1960, Gordon Heath se tourne vers la mise en scène, travaillant pendant une décennie avec la compagnie anglophone «Studio Theatre of Paris», qui présente des pièces de Thornton Wilder, Arthur Miller et Bertolt Brecht, entre autres. En décembre 1976, Lee Payant meurt d’un cancer. Dévasté, Gordon se sépare de L’Abbaye et retourne aux États-Unis, où il passe cinq ans à jouer et diriger des pièces de théâtre. Finalement, il décide de rentrer en France auprès de son nouveau partenaire, Alain Woisson. Gordon Heath décède des suites de complications liées au SIDA, à la Clinique parisienne Edouard Rie, le 28 août 1991. Ses cendres sont dispersées dans le sud de la France.
© Pascal DONALD – Sources Linda Rapp de GLBTQ
1953 | DO Man of Africa – de Cyril Frankel
avec Frederick Bijuerenda
Seulement voix & narration |
1954 | DA La ferme des animaux ( animal farm ) de Joy Batchelor & John Halas
Seulement voix |
1955 | Monsieur Arkadin : Dossier secret / Dossier secret ( Mr. Arkadin / confidential report ) de
Orson Welles avec Patricia Medina
Les héros sont fatigués – de Yves Ciampi avec Maria Félix Le secret de sœur Angèle – de Léo Joannon avec Sophie Desmarets |
1958 | Tempête sur la Jamaïque ( passionate summer / storm over Jamaica ) de Rudolph Cartier
avec Virginia McKenna
Opération Scotland Yard ( Sapphire ) de Basil Dearden avec Yvonne Mitchell |
1960 | Les lâches vivent d’espoir – de Claude Bernard-Aubert avec Françoise Giret |
1962 | Mon oncle du Texas – de Robert Guez avec Jess Hahn |
1965 | Les centurions ( lost command ) de Mark Robson avec Anthony Quinn |
1968 | DA Aladin et la lampe merveilleuse – de Jean Image
Seulement voix dans la version anglaise |
1969 | L’escalier ( staircase ) de Stanley Donen
avec Richard Burton
La folle de Chaillot ( the madwoman of Chaillot ) de Bryan Forbes avec Katharine Hepburn + chansons La nuit bulgare – de Michel Mitrani avec Marina Vlady |
1972 | L’aventure c’est l’aventure – de Claude Lelouch avec Lino Ventura |
1974 | Les noces de porcelaine – de Roger Coggio avec Mylène Demongeot |
1982 | L’Africain – de Philippe de Broca avec Catherine Deneuve |
1984 | DA Astérix et la surprise de César – de Paul Brizzi & Gaëtan Brizzi
Seulement voix dans la version anglaise |
1986 | DA Astérix chez les Bretons – de Pino Van Lamsweerde
Seulement voix dans la version anglaise |
1988 | Sans espoir de retour ( street of no return / rua sem regresso ) de Samuel Fuller
avec Keith Carradine
Remerciements à Daniel Doyon pour ses recherches d’état-civil |