1953 La cage aux souris – de Jean Gourguet avec Dany Carrel, Dora Doll, Raymond Bussières & Michel François | 1956 Grand’Rue (Calle Mayor) de Juan Antonio Bardem avec Betsy Blair, José Suárez, Luis Peña & Dora Doll | 1960 La belle du Tabarin (la reina del Tabarín) de Jesus Franco avec Mikaela, Dora Doll & Danielle Godet | 1962 Seul… à corps perdu – de Jean Maley & Raymond Bailly avec Giselle Pascal, Gérard Séty & Paulette Dubost | ||
Yves Massard naît Yves Louis Paul Marie Vigneron, le 15 juin 1923 à Sarrebruck, capitale de la Sarre, région allemande, à l’époque, administrée par la Société des Nations (SN) et sous le contrôle de la France depuis la fin de la Grande Guerre. Il se forme sous la direction du grand Pierre Fresnay et commence une carrière théâtrale en interprétant avec succès différentes œuvres du répertoire tant national qu’étranger. À partir de la seconde moitié des années 1940 il a aussi des rôles secondaires au cinéma (même s’il n’apparaît pas toujours au générique) dont «La rose de la mer» (1946) adaptée d’un roman de Paul Vilar, avec Fernand Ledoux; «L’aigle à deux têtes» (1947) de Jean Cocteau, avec Edwige Feuillère et Jean Marais; «Maître après Dieu» (1950), une adaptation par Louis Daquin de la pièce de Jan de Hartog (Schipper naast God) avec Pierre Brasseur dans le rôle du comandant, quelque peu contrebandier, d’un navire marchand appareillant du port de Hambourg en 1938 avec des Israélites à bord; «Nez de cuir» (1951) d’après le célèbre roman de Jean de La Varende, avec Jean Marais dans le rôle-titre, mais aussi Françoise Christophe, Massimo Girotti, Bernard Noël.
À partir des années cinquante Yves Massard a ses premiers rôles importants au cinéma, en particulier celui d’un malfrat dans «La cage aux souris» (1953) de Jean Gourguet, avec Dany Carrel. Dans «Un missionnaire» (1955) de Maurice Cloche, il interprète un jeune prêtre de la mission catholique d’Affob (Guinée) où est installé, depuis 30 ans, le Père Gauthier joué par Charles Vanel. Il est également l’officier de police, héros de «À pleines mains» (1959) de Maurice Regamey, sans oublier quelques interprétations plus secondaires comme dans «Adorables démons» (1956) de Maurice Cloche, avec Claudine Dupuis, Jean Poiret et Michel Serrault; ou dans «SOS Noronha» (1957) de Georges Rouquier, qui raconte la singulière aventure d’Européens chargés d’une station radio dans une île brésilienne isolée de l’Atlantique. L’acteur travaille aussi d’une manière très notable en Espagne: Juan Antonio Bardem le dirige dans le rôle de Federico, fils à papa éternel étudiant et ami de José Suárez dans le célèbre film «Grand’Rue» (1956) avec Betsy Blair; puis le réalisateur argentin Juan Carlos Thorry dans le drame policier «La rue de la peur» (1958). Il est aussi le jeune premier et partenaire de la sublime chanteuse Mikaela, vedette des deux comédies musicales très réussies de Jesus Franco, «La belle du Tabarin» (1960) et «Certains l’aiment noire» (1962); et il est encore en première ligne dans «Los culpables» (1961) du réalisateur catalan José María Forn.
Durant les années 1960, Yves Massard se produit dans deux ou trois films et des feuilletons télévisés mais dans des rôles malheureusement peu importants. Il termine sa carrière dans les années 1980 avec ces films nuls au possible de l’époque, des productions avec pseudo-érotisme à tous les étages, pour un public peu exigeant, et plus spécialement sous la direction de Max Pécas. Pour nous consoler, nous dirons qu’il n’est pas le seul de cette époque, et parmi d’excellents, qui doivent survivre ainsi...
Yves Massard, un acteur sans doute parmi les plus doués de sa génération, mais insuffisamment employé par les réalisateurs de son époque, meurt totalement oublié de la profession, dans sa villa de la côté méditerranéenne, à Saint-Raphaël dans le Var, le 1er mars 1996. Il avait 73 ans.
© Caroline HANOTTE
1946 | Ruy Blas – de Pierre Billon
avec Jean Marais
La rose de la mer – de Jacques de Baroncelli avec Denise Bosc |
1947 | L’aigle à deux têtes – de Jean Cocteau avec Edwige Feuillère |
1948 | Jean de la Lune – de Marcel Achard avec Danielle Darrieux |
1950 | Maître après dieu – de Louis Daquin avec Pierre Brasseur |
1951 | Nez de cuir – de Yves Allégret avec Valentine Tessier |
1952 | Je suis un mouchard – de René Chanas
avec Madeleine Robinson
Leur dernière nuit – de Georges Lacombe avec Jean Gabin |
1953 | La cage aux souris – de Jean Gourguet avec Dany Carrel |
1955 | Un missionnaire – de Maurice Cloche avec Albert Préjean |
1956 | Soupçons – de Pierre Billon
avec Roland Lesaffre
Grand’Rue ( Calle Mayor ) de Juan Antonio Bardem avec Betsy Blair Adorables démons – de Maurice Cloche avec Claudine Dupuis S.O.S. Noronha – de Georges Rouquier avec Jean Marais |
1957 | Les suspects / Quand le soleil montera – de Jean Dréville
avec Charles Vanel
La nuit des suspectes / Huit femmes en noir – de Victor Merenda avec Geneviève Kervine La Tour, prends garde ! – de Georges Lampin avec Eleonora Rossi Drago |
1958 | Rue de la peur ( los cobardes ) de Juan Carlos Thorry avec Nadine Tallier |
1959 | À pleines mains – de Maurice Régamey
avec Colette Riedinger
Quai du Point-du-Jour – de Jean Faurez avec Annette Poivre |
1960 | Amour, autocar et boites de nuit / Paris, c’est l’amour – de Walter Kapp
avec Danielle Godet
La belle du Tabarin / Marquita, la belle de Tabarin ( la reina del Tabarín ) de Jesus Franco avec Dora Doll Le pain des Jules – de Jacques Séverac avec Bella Darvi Les hommes veulent vivre / Le crime du docteur Chardin – de Léonide Moguy avec Jacqueline Huet |
1961 | Les coupables ( los culpables ) de José María Forn avec Susana Campos |
1962 | Seul… à corps perdu / À corps perdu – de Jean Maley & Raymond Bailly
avec Giselle Pascal
Certains l’aiment noire ( vampiresas 1930 ) de Jesus Franco avec Lina Morgan |
1967 | La femme écarlate – de Jean Valère avec Monica Vitti |
1969 | Le passager de la pluie ( rider on the rain ) de René Clément
avec Charles Bronson
La peau de Torpédo – de Jean Delannoy avec Lilli Palmer |
1978 | Once in Paris… – de Frank D. Gilroy avec Gayle Hunnicutt |
1981 | Les folies d’Elodie – de André Génovès avec Marthe Mercadier |
1982 | Aphrodite ( Aphrodite – Im wendekreis der begierde ) de Robert Fuest
avec Valérie Kaprisky
On n’est pas sorti de l’auberge – de Max Pécas avec Bernadette Lafont |
1984 | Brigade des mœurs – de Max Pécas avec Pascale Roberts |