1959 Les bonnes femmes – de Claude Chabrol avec Bernadette Lafont, Stéphane Audran & Pierre Bertin | 1967 Money-money – de José Varela avec Jacques Charrier, Adriana Bogdan, Nella Bielski & Valérie Lagrange | 1968 Le diable par la queue – de Philippe de Broca avec Yves Montand, Madeleine Renaud & Maria Schell | 1972 Un homme libre – de Roberto Muller avec Gilbert Bécaud, Olga Georges-Picot & Charles Gérard | ||
Née le 3 janvier 1932 à Genève, d’un père français aux origines russes et d’une mère Suisse, Clotilde Joano (dont le vrai patronyme est Rabinovitch), passe son enfance et son adolescence à Aix-en-Provence. À dix-sept ans, elle décide de devenir comédienne et vient s’installer à Paris. Recalée au concours d’entrée de l’Ecole de Théâtre de la rue Blanche, elle prend des cours de comédie auprès de Tania Balachova et de Michel Vitold. Egalement élève au Cours Simon, elle fait ses vrais débuts sur scène, en 1954, dans «Lysistrata» d’après Aristophane, mis en scène par Raymond Hermantier.
Son sourire délicat et ses grands yeux rêveurs attirent très vite l’attention de Roger Planchon qui l’intègre dans sa troupe et la distribue, en remplacement de Catherine Sauvage, dans «La bonne âme de Se-Tchouan» de Bertolt Brecht, présentée au Théâtre de la Comédie de Lyon en octobre 1954. Clotilde Joano est encore dirigée par Roger Planchon dans plusieurs pièces comme: «Fastaff» et «Henry IV» de Shakespeare, en 1959, au Théâtre de l’Ambigu; «George Dandin» (1960) de Molière, au Théâtre de la Cité de Villeurbanne; «Schweik dans la Seconde Guerre mondiale» (1961) de Bertolt Brecht, à Villeurbanne puis au Théâtre des Champs-Élysées. Elle travaille aussi pour d’autres grands metteurs en scène comme Jean Vilar pour «Phèdre» (1957) de Jean Racine, A.M. Julien «La vie est un songe» (1958) de Pedro Calderón de la Barca ou Luchino Visconti «Après la chute» (1965) de Arthur Miller.
Entre-temps, Clotilde Joano débute discrètement à l’écran avec une brève apparition dans un court-métrage de Agnès Varda, en 1956. En 1959, elle est choisie par Claude Chabrol pour être une des «Bonnes femmes», aux côtés de Bernadette Lafont, Lucile Saint-Simon et Stéphane Audran. Mais le cinéma ne sait pas exploité l’indéniable talent de Clotilde Joano. Elle joue encore des rôles secondaires dans une dizaine de longs-métrages, parmi lesquels: Fanny, la cousine de Marie-José Nat, dans «Amélie ou le temps d’aimer» (1961) de Michel Drach, la comtesse du «Diable par la queue» (1968) de Philippe de Broca, Shoula dans «Z» (1968) de Costa-Gavras, la femme de Michel Piccoli dans «Les noces rouges» (1972) de Claude Chabrol et la journaliste de «L’horloger de Saint-Paul» (1973) de Bertrand Tavernier. Mais, outre le théâtre qui a sa préférence, c’est la télévision qui lui apporte la notoriété. On la voit dans des adaptations de grands classiques de la littérature dont «Trois sœurs» (1959) de Chekhov, «Hauteclaire» (1961) d’après Barbey d’Aurevilly, «Indiana» (1966) tiré du roman de George Sand ou «Des amis très chers» (1971) d’après la pièce de Reginald Rose. On la retrouve aussi dans la dramatique «Cosette» (1960) pour l’émission culturelle de Claude Santelli «Le théâtre de la jeunesse» et dans un épisode du très populaire feuilleton «Les chevaliers du ciel» (1968) avec Jacques Santi et Christian Marin.
C’est en tournant dans le court-métrage «L’équinoxe», en 1963, que Clotilde Joano tombe amoureuse du jeune réalisateur François Martin. Elle l’épouse peu après est travaille sous sa direction dans les productions télévisées «Mon fils» (1971), avec Henri Serre, et «L’amour triste» (1973), avec Bernard Verley. Mais le bonheur est de courte durée, en effet, après le tournage de ce téléfilm, elle montre des signes de faiblesse et de fatigue, puis son état de santé s’aggrave rapidement. Le 23 mars 1974, l’actrice meurt prématurément, emportée par un cancer foudroyant. Elle avait 42 ans.
© Pascal DONALD
1956 | CM Ô saisons, ô châteaux – de Agnès Varda avec Nina Peinado |
1959 | Les bonnes femmes – de Claude Chabrol avec Bernadette Lafont |
1960 | Vive Henri IV… vive l’amour ! – de Claude Autant-Lara avec Pierre Brasseur |
1961 | Amélie ou le temps d’aimer – de Michel Drach avec Jean Sorel |
1962 | Ton ombre est la mienne – de André Michel
avec Jill Haworth
CM Le mannequin de Belleville – de Jean Douchet avec Christian de Tillière |
1963 | CM L’équinoxe – de François Martin avec Jean Falloux |
1964 | CM Aurélia / Aurélia ou la descente aux enfers – de Anne Déstrée avec Hubert Deschamps |
1965 | CM Le dernier matin de Percy Shelley – de Jean Chapot |
1967 | Money-money – de José Varela avec Jacques Charrier |
1968 | Le diable par la queue – de Philippe de Broca
avec Yves Montand
Z – de Costa-Gavras avec Jean-Louis Trintignant |
1969 | L’invitée ( l’invitata ) de Vittorio De Seta avec Michel Piccoli |
1972 | Les noces rouges – de Claude Chabrol
avec Claude Piéplu
Un homme libre – de Roberto Muller avec Gilbert Bécaud |
1973 | Le mariage à la mode – de Michel Mardore
avec Geraldine Chaplin
L’horloger de Saint-Paul – de Bertrand Tavernier avec Philippe Noiret CM Le jeu des preuves – de Luc Béraud avec Michael Lonsdale |