![]() 1930 L’amour chante – de Robert Florey avec Yolande Laffon, Janine Merrey, Josseline Gaël & Florelle | ![]() 1931 Le cordon bleu – de Karl Anton avec Jeanne Helbling, Marguerite Moreno, Marcel Vallée & Lucien Baroux | ![]() 1951 Monsieur Fabre – de Henri Diamant-Berger avec Pierre Fresnay, Elina Labourdette & André Randall | ![]() 1963 Les tontons flingueurs – de Georges Lautner avec Lino Ventura, Bernard Blier & Francis Blanche | ||
![]() |

Né le 24 octobre 1891 à Lille dans un milieu bourgeois, Pierre Bertin a eu une carrière exceptionnelle de longévité comme acteur de théâtre et de cinéma (plus de 60 ans!). À dix-huit ans, il entame des études de médecine qu’il abandonne rapidement après avoir participé à un concours de théâtre lui révélant sa vocation. Dès 1912, il joue au théâtre de grands auteurs avec un souci d’élégance dans le choix de ses pièces, de Goethe à Tristan Bernard en passant par Shakespeare et en 1919, il met en scène une nouvelle dialoguée de Max Jacob.
En 1923, Pierre Bertin entre à la Comédie française et en devient sociétaire en 1931 et ce, jusqu’en 1944. Pendant vingt ans il va presque tout jouer (plus de 35 rôles du répertoire classique) avec une grande présence sur scène, sa voix inclassable entre toutes, sa diction et son phrasé particulier, se délectant de chaque mot qu’il prononce. Parallèlement, il apparaît à l’écran dès 1916 dans de petits rôles jusqu’à «Faubourg Montmartre» de Raymond Bernard en 1930, où il interprète un personnage plus conséquent. Jusqu’en 1970, il va apparaître, souvent le temps d’une courte scène, dans plus de 50 films y apportant son aspect onctueux et mielleux, sa silhouette rêveuse et son fameux lorgnon qu’il porte à merveille. Comme au théâtre, il va tourner avec des cinéastes et acteurs de renom: Sacha Guitry pour «Faisons un rêve» en 1936, Maurice Tourneur «Péchés de jeunesse» avec Harry Baur en 1941, ou Henri-Georges Clouzot pour «Le corbeau» avec Pierre Fresnay.
Après la Seconde Guerre mondiale, Pierre Bertin retrouve Sacha Guitry pour «Le diable boiteux» (1948). Il travaille aussi avec Jean Cocteau pour «Orphée» (1949) ou encore Jean Renoir pour «Elena et les hommes» (1956) avec Ingrid Bergman dans le rôle-titre. Il apparaît aussi dans quelques «nanars» mais a la chance de participer à de grands succès publics: «Knock» (1950) avec Louis Jouvet, «Monsieur Fabre» (1951) avec Pierre Fresnay, «Babette s’en va-t-en guerre» (1959) de Christian-Jaque avec Brigitte Bardot, «Les tontons flingueurs» (1963) de Georges Lautner ou encore «La grande vadrouille» (1966) de Gérard Oury avec Bourvil et Louis de Funès. On le voit également dans des films d’auteurs: «Les bonnes femmes» (1959) de Claude Chabrol, «Le dialogue des carmélites» (1959) de Philippe Agostini et du Père Raymond Leopold Bruckberger ou «Absences répétées» (1971) du méconnu Guy Gilles. Ainsi tout au long de sa carrière, il a beaucoup joué les ecclésiastiques, les rois, les présidents, les militaires, les aristocrates maniérés apportant à ses rôles une touche de folie ou de fantaisie. Ex-mari de Madeleine Renaud, il la suit lorsqu’elle crée sa compagnie avec Jean-Louis Barrault et il y devient un acteur récurrent (plus de 30 pièces) demeurant un acteur de théâtre au jeu assuré. Si au cinéma, il aura interprété des personnages décalés, voire lunaires, au théâtre il aura été exclusivement au service de son art dans des rôles montrant toute l’étendue de son talent.
Passionné par toutes les formes de spectacles, on n’oubliera pas non plus que Pierre Bertin a écrit des livrets d’opéra-comique, des arguments de ballets et un savoureux livre de souvenirs «Le théâtre est (et) ma vie», publié en 1971, avant de mourir à Paris, le 13 mai 1984. Signalons également que son fils né de son union avec la comédienne Marcelle Meyer, Roland Bertin, a repris le flambeau avec talent.
© Daniel CHOCRON

1916 | L’instinct – de Henri Pouctal avec Raphaël Duflos |
1917 | Le secret de la comtesse – de Georges Denola avec Georges Tréville |
1923 | Le comte de Griolet – de Jacques Isnardon et Raoul Grimoin-Sanson avec Jacques Isnardon |
1930 | L’amour chante – de Robert Florey
avec Florelle
Faubourg Montmartre – de Raymond Bernard avec Gaby Morlay |
1931 | Le cordon bleu – de Karl Anton
avec Lucien Baroux
Je serai seule après minuit – de Jacques de Baroncelli avec Mireille Perrey La petite chocolatière – de Marc Allégret avec Simone Simon |
1932 | Le roi bis – de Robert Beaudouin
avec Martin Fric
Professeur Cupidon – de Robert Beaudouin & André Chemel avec Anny Ondra CM L’affaire de la Rue Mouffetard – de Pierre Weill avec Jeanne Boitel |
1933 | Coralie et Cie. – de Alberto Cavalcanti avec Josette Day |
1934 | Une nuit de folies / Une nuit de volupté – de Maurice Cammage avec Dolly Davis |
1935 | CM La carte forcée – de André Hugon
avec Pierre Larquey
CM La main passe – de André Hugon avec Milly Mathis |
1936 | Faisons un rêve – de Sacha Guitry avec Arletty |
1939 | Jeunes filles en détresse – de Georg Wilhelm Pabst avec Marcelle Chantal |
1940 | Péchés de jeunesse – de Maurice Tourneur avec Harry Baur |
1942 | Mademoiselle Béatrice – de Max de Vaucorbeil avec Louise Carletti |
1943 | Le corbeau – de Henri-Georges Clouzot
avec Héléna Manson
Au bonheur des dames – de André Cayatte avec Albert Préjean |
1945 | L’insaisissable Frédéric / L’insaisissable Monsieur Frédéric – de Richard Pottier
avec Denise Grey
Cyrano de Bergerac – de Fernand Rivers avec Claude Dauphin L’affaire du collier de la reine – de Marcel L’Herbier avec Viviane Romance Le beau voyage – de Louis Cuny avec Renée Saint-Cyr |
1946 | Le château de la dernière chance – de Jean-Paul Paulin
avec Jean Marchat
Pas un mot à la reine mère – de Maurice Cloche avec Suzanne Dehelly |
1947 | Cartouche roi de Paris / Cartouche – de Guillaume Radot avec Renée Devillers |
1948 | Hans le marin ( Hans the sailor / wicked city ) de François Villiers
avec Maria Montez
Le diable boiteux – de Sacha Guitry avec Lana Marconi |
1949 | Tire au flanc – de Fernand Rivers
avec Maurice Baquet
Orphée – de Jean Cocteau avec Maria Casarès Véronique – de Robert Vernay avec Mila Parély |
1950 | Knock / Dr. Knock – de Guy Lefranc
avec Louis Jouvet
Mon phoque et elles – de Pierre Billon avec François Périer Min vän Oscar / Åkes lilla felsteg – de Pierre Billon & Åke Ohberg avec Åke Söderblom Version suédoise de « Mon phoque et elles » |
1951 | Monsieur Fabre – de Henri Diamant-Berger avec Pierre Fresnay |
1955 | Le patron c’est moi / C’est moi le maitre ( il padrone sono me... ) de Franco Brusati avec Paolo Stoppa |
1956 | Elena et les hommes – de Jean Renoir avec Ingrid Bergman |
1958 | DO Le Roi Soleil – de Jean Vidal
Seulement voix & narration |
1959 | Le dialogue des carmélites – de Raymond Leopold Bruckberger & Philippe Agostini
avec Madeleine Renaud
La marraine de Charley – de Pierre Chevalier avec Fernand Raynaud Babette s’en va-t-en guerre – de Christian-Jaque avec Brigitte Bardot Les bonnes femmes – de Claude Chabrol avec Stéphane Audran |
1963 | Les tontons flingueurs – de Georges Lautner avec Lino Ventura |
1964 | Comment épouser un premier ministre ? – de Michel Boisrond
avec Jacques Castelot
Les bons vivants / Un grand seigneur – de Gilles Grangier & Georges Lautner avec Bernard Blier Segment « Le procès » de Gilles Grangier |
1965 | La nuit de l’adieu ( tretya molodost ) de Jean Dréville & Isaak Menaker
avec Gilles Ségal
Pas de caviar pour tante Olga – de Jean Becker avec Sophie Daumier |
1966 | La grande vadrouille – de Gérard Oury avec Bourvil |
1967 | L’étranger ( lo straniero / amare per vivere ) de Luchino Visconti avec Anna Karina |
1970 | Le temps d’aimer ( time for loving / Paris was made for lovers ) de Christopher Miles avec Mel Ferrer |
1971 | Absences répétées – de Guy Gilles avec Danièle Delorme |
1973 | L’oiseau rare – de Jean-Claude Brialy avec Micheline Presle |
1975 | Calmos / Femmes fatales – de Bertrand Blier avec Jean-Pierre Marielle |
1978 | Le Beaujolais nouveau est arrivé – de Jean-Luc Woulfow avec Jean Carmet |