1972 Le crépuscule des dieux (Ludwig) de Luchino Visconti avec Romy Schneider, Silvana Mangano & Trevor Howard | 1974 Violence et passion (gruppo di famiglia in un interno) de Luchino Visconti avec Burt Lancaster | 1975 Salon Kitty (doppelspiel / madam Kitty) de Tinto Brass avec Ingrid Thulin, Teresa Ann Savoy & John Ireland | 1987 Les prédateurs de la nuit (faceless) de Jesus Franco avec Telly Savalas, Stéphane Audran & Brigitte Lahaie | ||
D’une beauté rarement égalée, Helmut Berger ne pouvait que céder aux sirènes du Septième Art! Né Helmut Steinberger le 29 mai 1944 à Bad Ischl en Autriche, il grandit au sein d’une famille d’hôteliers. Peu enclin à poursuivre l’héritage familial, il part à l’aventure et atterrit à Londres, où il devient serveur pour se payer des cours d’art dramatique. «La ronde» (1964), ode à l’amour, de Roger Vadim, l’initie au cinéma. Chance ou malheur, sa rencontre avec Luchino Visconti va sceller son destin. Le très renommé réalisateur italien a repéré ce jeune éphèbe. Il le fait tourner dans un film à sketches «Les sorcières» (1966), devient son amant et lui réserve un rôle phare qui va lancer sa carrière dans une fresque magistrale sur la montée du nazisme «Les damnés» (1968). Auprès de Dirk Bogarde et Ingrid Thulin, Helmut Berger y campe l’héritier d’un puissant industriel hostile à Hitler qui, dégénéré et s’exhibant dans des spectacles déguisé en Marlene Dietrich, se fait manipuler par les nazis auxquels il cède l’entreprise familiale. Sur l’énigmatique visage du jeune homme, Luchino Visconti décèle une capacité à personnifier des êtres ambivalents, fragiles, désaxés. Il a de grands desseins pour cet acteur prometteur qui ne va pas le décevoir dans «Ludwig, le crépuscule des dieux» (1972), en incarnant, face à Romy Schneider, un Louis II de Bavière étonnamment juste dans ses déviances jusqu’à la folie. Un rôle dont il peinera à s’extraire.
D’autres réalisateurs s’emparent de ce comédien fascinant. Il est «Un beau monstre» (1969) inquiétant face à Virna Lisi, dans le drame de Sergio Gobbi. Il incarne le dandy cynique Dorian Grey dans «Le dépravé» (1970) de Massimo Dallamano, d’après le roman d’Oscar Wilde. Aristocrate, il se confronte à la montée de l’antisémitisme dans l’Italie de Mussolini dans «Le jardin des Finzi Contini» (1970) de Vittorio De Sica. Pour le troisième et dernier film qu’il tourne avec Luchino Visconti, «Violence et passion» (1974), Helmut Berger, en amant opportuniste d’une comtesse aux mœurs débridées, symbolise un monde nouveau libéré des convenances, opposé à celui d’un professeur solitaire, policé, amateur d’art, joué par Burt Lancaster. Le drame de Tinto Brass, «Salon Kitty» (1975), dans lequel Helmut Berger dirige un bordel à Berlin, annonce les productions, mineures et érotiques, qui dévoient le talent d’un homme dévasté par la mort de son mentor en 1976. Alcool et drogue brisent sa carrière.
Toujours qualifié de «plus bel homme du monde», Helmut Berger s’invite dans la saga «Dynastie» (1981), avec un rôle de séducteur un peu déchu qu’il maîtrise bien, et cède à Claude Chabrol pour se grimer en un mythique et cruel «Fantômas» (1980). Médecin diabolique se livrant aux greffes de visage dans «Les prédateurs de la nuit» (1987) de Jésus Franco, banquier du Vatican dans «Le parrain III» (1989) de Francis Ford Coppola, ou prêtant ses traits moins ciselés à un Louis II de Bavière vieillissant dans «Ludwig 1881» (1992) de Donatello et Fosco Dubini, le comédien, ravagé par ses excès, n’a plus la même aura. Il impressionne encore, auprès de Gaspard Ulliel, en Yves Saint Laurent âgé dans «Saint Laurent» (2013) de Bertrand Bonello, mais privilégie désormais sa «dolce vita» à Rome. Récompensé par un prix spécial pour l’ensemble de sa carrière au festival de Berlin, l’acteur rédige son autobiographie en 2015, parcourant une destinée entre grandeur et décadence, dont il ne regrette rien, encensant son maître Visconti et se posant en rival de Alain Delon. Ange ou démon, l’acteur reste une légende. Revenu vivre à Salzburg, Helmut Berger y décède le 18 mai 2023. Parti paisiblement vers l’étoile du Berger….
© Isabelle MICHEL
1964 | La ronde – de Roger Vadim avec Jane Fonda |
1966 | Les sorcières ( le streghe ) de Luchino Visconti, Pier Paolo Pasolini, Franco Rossi & Mauro
Bolognini avec Silvana Mangano
Segment « La streghe bruciata viva » de Luchino Visconti |
1967 | Sais-tu ce que Staline faisait aux femmes? ( sai cosa faceva Stalin alle donne ? ) de Maurizio
Liverani avec Margaret Lee
Les jeunes tigres ( i giovani tigri ) de Antonio Leonviola avec Martine Malle |
1969 | Les damnés ( the damned / la caduta degli dei ) de Luchino Visconti
avec Charlotte Rampling
+ chansons Un beau monstre – de Sergio Gobbi avec Virna Lisi |
1970 | Le dépravé / Dorian Gray ( il dio chiamato Dorian / das blidnis des Dorian Gray / the secret of Dorian Gray / the evils of Dorian Gray) de Massimo Dallamano
avec Eleonora Rossi Drago
Le jardin des Finzi Contini ( il giordano di Finzi Contini ) de Vittorio De Sica avec Dominique Sanda |
1971 | Le papillon sanglant ( una farfalla con le ali insanguinata ) de Duccio Tessari
avec Ida Galli
La colonna infame – de Nello Risi avec Lucia Bosè |
1972 | Les voraces – de Sergio Gobbi
avec Françoise Fabian
Le crépuscule des dieux ( Ludwig ) de Luchino Visconti avec Romy Schneider David Spécial aux prix David di Donatello, Italie |
1973 | Noces de cendres ( ash Wednesday ) de Larry Pearce
avec Elizabeth Taylor
Le baiser / La ronde ( reigen ) de Otto Schenk avec Maria Schneider L’affaire Matteotti / Giacomo Matteoti ( il delitto Matteotti ) de Florestano Vancini avec Franco Nero |
1974 | Ordre de tuer ( el clan de los inmorales / mission : To kill / orden de matar / order to kill / ordine di uccidere / la testa del serpente ) de José Gutiérrez Maesso
avec José Ferrer
Violence et passion ( gruppo di famiglia in un interno ) de Luchino Visconti avec Burt Lancaster |
1975 | Une anglaise romantique ( a romantic englishwoman ) de Joseph Losey
avec Glenda Jackson
Salon Kitty / Madame Kitty / Les nuits chaudes de Berlin ( doppelspiel / madam Kitty ) de Tinto Brass avec Ingrid Thulin |
1976 | Victoire à Entebbe ( victory at Entebbe ) de Marvin J. Chomsky
avec Kirk Douglas
Paperback – de David Bailey avec John Hurt |
1977 | La grande bataille ( il grande attaco / la battaglia di Mareth / battle force / the great battle ) de
Umberto Lenzi avec Henry Fonda
Ultime violence / Le fauve à la mitraillette ( la belva col mitra / feroce / mad dog / the mad dog killer / street killers / wild beasts with machine guns ) de Sergio Grieco avec Marisa Mell |
1978 | L’aube des faux dieux / Le treizième commandement ( das fünfte gebot / l’aba dei falsi / the fifth commandment / il 13 commandamento ) de Duccio Tessari avec Umberto Orsini |
1979 | Transes mortelles ( eroina / fatal fix / heroin ) de Massimo Piri avec Corinne Clery |
1980 | Mia moglie è una strega – de Franco Castellano & Giuseppe Moccia avec Eleonora Giorgi |
1981 | Deadly game ( die jäger ) de Károly Makk avec Mel Ferrer |
1982 | Veliki transport / Heroes / The courageous – de Veljko Bulajic
avec James Franciscus
Femmes ( women / mujeres ) de Tana Kaleya & Deva Tanmayo avec Alexandra Stewart Victoria ( Victòria! La gran aventura d’un poble ) de Antonio Ribas avec Norma Duval |
1983 | Victoria 2 ( Victoria ! 2: El frenesí del 17 / Victòria! 2: La disbauxa del 17 ) de Antonio Ribas avec Eva Cobo |
1984 | Victoria 3 ( Victoria ! 3: La razón y el arrebato / Victòria ! 3: El seny i la rauxa ) de Antonio Ribas avec Norma Duval |
1985 | Nom de code : Emeraude ( code name : Emerald / Emerald / deep cover ) de Jonathan Sanger avec Max von Sydow |
1987 | Les prédateurs de la nuit ( faceless / los depredadores de la noche ) de Jesus Franco avec Telly Savalas |
1988 | La maison des fantasmes ( la puritana / scorpion’s kiss ) de Nini Grassia avec Gabriele Tinti |
1989 | Le parrain III ( the godfather : Part III / Mario Puzo’s the godfather : Part III ) de Francis Ford Coppola avec Al Pacino |
1991 | Adelaide – de Lucio Gaudino avec Assumpta Serna |
1992 | Ludwig 1881 – de Donatello Dubini & Fosco Dubini avec Nina Hoger |
1995 | L’ombre du pharaon / La malédiction du pharaon ( dhoul far’oun ) de Souheil Ben Barka avec Florinda Bolkan |
1996 | Ultimo taglio / Last cut – de Marcello Avallone
avec John Savage
Les 120 journées de Bottrop ( die 120 tage von Bottrop ) de Christoph Schlingensief avec Udo Kier |
1998 | Unter den palmen – de Miriam Kruishoop avec Sheri Hagen |
2001 | Haider lebt : 1. April 2021 – de Peter Kern
avec August Diehl
DO Visconti ( the life and times of count Luchino Visconti ) de Adam Low avec Annie Girardot Seulement apparition |
2003 | Honey baby – de Mika Kaurismäki avec Henry Thomas |
2008 | Zapping-Alien@Mozart-Balls – de Vitus Zeplichal
avec Susanne Schäfer
Iron cross – de Joshua Newton avec Roy Scheider |
2009 | Blutsfreundschaft – de Peter Kern avec Melanie Kretschmann |
2011 | Mörderschwestern – de Peter Kern avec Susanne Wuest |
2012 | Le violoniste du diable ( the devil’s violinist ) de Bernard Rose avec David Garrett |
2013 | Saint Laurent – de Bertrand Bonello
avec Gaspard Ulliel
DO Luchino Visconti: La quête de l’impossible – de Dominique Maillet avec Piero Tosi Seulement apparition |
2014 | DO Helmut Berger, actor – de Andreas Horvath avec Andreas Horvath |
2015 | DO Mad Dog Helmut – de Uwe Huber
avec Uwe Huber
CM Art ! – de Alexander Tuschinski avec Zachi Noy |
2016 | Timeless – de Alexander Tuschinski
avec Harry Lennix
Prix pour la distribution au festival du meilleur acteur de cinéma de Walnut Creek, Californie, USA |
2018 | Liberté – de Albert Serra
avec Iliana Zabeth
DO Helmut Berger, meine Mutter und ich – de Valesca Peters avec Albert Serra |
2019 | Portae infernales – de Herbert Gantner, Philip Lilienschwarz & Markus Wimberger
avec Erwin Leder
Segment « Die Bruderschaft des östlichen Tores » de Markus Wimberger |
AUTRES PRIX : | |
Teddy Spécial pour l’ensemble de sa carrière au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne ( 2007 ) |