1953 L’aventurière du Tchad – de Willy Rozier avec Madeleine Lebeau, Tania Fédor & Jacques Castelot | 1954 Bel Ami – de Louis Daquin avec Anne Vernon, Renée Faure, Christl Mardayn & René Lefèvre | 1957 La garçonne – de Jacqueline Audry avec Andrée Debar, Fernand Gravey, Jean Parédès & Suzanne Dehelly | 1960 Dossier 1413 – de Alfred Rode avec Claudine Dupuis, Dora Doll, Jacques Dumesnil & Henri Vilbert | ||
Le jeune André Danet, qui optera par la suite de se faire prénommer Jean, naît en 1924 dans une famille de marins bretons à Auray. Par tradition, il suit la voie tracée par ses anciens; un moment tenté par le séminaire, il s’engage dans la marine à son tour jusqu’à la Libération. Un jour, au foyer des marins, il organise la représentation d’une pièce: «Gardien de phare» et réalise que cette initiative lui plaît. Aussi, dès l’après guerre, il gagne la capitale et s’inscrit aux Conservatoire, où il suit les cours de Maurice Escande entre autres. Puis il entre dans la Compagnie Gaston Baty au Théâtre Montparnasse. Doté d’un physique séduisant, il se plaît à jouer les jeunes premiers. Cette expérience théâtrale le marque au point de lui faire prendre une très grande place dans sa vie, puisqu’il fonde en 1959, une troupe itinérante qui, durant plus de 40 ans, sillonnera la France: Les Tréteaux de France. Ainsi, avec ses bancs, ses chapiteaux, à la manière des cirques, il produit et met en scène les classiques, de Molière, Beaumarchais, Dumas, Musset, Rostand, Giraudoux, etc. La première est «Antigone» (1960) de Jean Anouilh. Toutes les villes françaises reçoivent ainsi cette troupe qui est soutenue efficacement par André Malraux. Les Tréteaux deviendront en 1974 le «Centre Dramatique National» accueillant 1000 spectateurs jusqu’en 2001.
Même si le cinéma n’est pas sa priorité, Jean Danet paraît sur nos écrans plus d’une vingtaine de fois. Sacha Guitry l’emploie par trois fois, dans «Debureau» (1950), dans le rôle tenu sur les planches sous la houlette du Maître lui-même, dans «Si Versailles m’était conté» (1954) pour être le Maréchal Louis François de Boufflers et dans «Napoléon» (1955) où il incarne furtivement le Général Gourgaud. Robert Bresson le fait paraître dans son «Journal d’un curé de campagne» (1950) où il est Olivier, un jeune légionnaire. Encore une histoire de clergé mais sur un ton très différent, dans «Mon curé chez les riches» (1952) où Jean Danet campe un jeune et sémillant aristocrate sous la direction de Henri Diamant-Berger. En 1954, il nous affirme que «Ça va barder» avec Eddy Constantine, dans une réalisation de John Berry.
Puis notre 7e art lui donne de bien séduisantes partenaires comme Dany Robin, dans «Les Révoltés de Lomanach» (1953) de Richard Pottier, Anne Vernon dans «Bel ami» (1954) de Louis Daquin, Etchika Choureau dans «La Foire aux Femmes» (1955) de Jean Stelli, ou encore Françoise Christophe dans «La Rue des Bouches Peintes» (1955) de Robert Vernay qu’il sauve d’un mari qui l’obligeait à se prostituer. En 1956, il paraît dans l’adaptation du roman de Victor Hugo par Jean Delannoy, «Notre-Dame de Paris» où il devient Phébus le beau capitaine des archers, l’amoureux d’Esméralda, assassiné par Frollo - Alain Cuny. Pour rester dans les rôles historiques, retrouvons-le en 1960, dans «Vive Henri IV, vive l’amour», une évocation amusante à la cour du Vert-Galant où il figure Concini de Claude Autant-Lara. Il avait déjà été dirigé par ce réalisateur, en 1958, aux côtés de Gérard Philipe dans «Le Joueur». Les décennies suivantes, sa troupe de théâtre l’accaparant entièrement, il s’éloigne quelque peu des écrans, mais on le voit pour la dernière fois en 1983, dans «Le Grand Carnaval» de Alexandre Arcady.
C’est en 2001, juste après avoir confié ses «tréteaux» à Marcel Maréchal, que Jean Danet quitte notre monde, emporté par une embolie pulmonaire. Il repose pour toujours en terre bretonne, dans le petit cimetière de l’Ile d’Arz. Il était l’époux de Gisèle Aninat
© Donatienne ROBY
1942 | Signé illisible – de Christian Chamborant avec Gaby Sylvia |
1950 | Le journal d’un curé de campagne – de Robert Bresson
avec Claude Laydu
Deburau – de Sacha Guitry avec Lana Marconi |
1951 | Capitaine Ardant – de André Zwoboda
avec Renée Saint-Cyr
La putain respectueuse / La p… respectueuse – de Marcello Pagliero & Charles Brabant avec Barbara Laage |
1952 | Mon curé chez les riches – de Henri Diamant-Berger
avec Lysiane Rey
Deux de l’escadrille – de Maurice Labro avec Magali Noël CM La chèvre de Monsieur Seguin – de ? |
1953 | La nuit est à nous – de Jean Stelli
avec Simone Renant
L’aventurière du Tchad – de Willy Rozier avec Madeleine Lebeau Si Versailles m’était conté – de Sacha Guitry avec Claudette Colbert Les révoltés de Lomanach – de Richard Pottier avec Dany Robin CM Jouons le jeu – de ? |
1954 | Napoléon – de Sacha Guitry
avec Orson Welles
Ca va barder… – de John Berry avec May Britt Bel Ami – de Louis Daquin avec Anne Vernon |
1955 | Rue des bouches peintes – de Robert Vernay
avec Françoise Christophe
La foire aux femmes – de Jean Boyer avec Etchika Choureau Le feu des passions / L’île des désespérés ( pasión en el mar ) de Arturo Ruiz Castillo avec Pascale Roberts |
1956 | Notre-Dame de Paris – de Jean Delannoy
avec Gina Lollobrigida
Si le roi savait ça – de Caro Canaille avec Elisa Cegani |
1957 | La garçonne – de Jacqueline Audry avec Andrée Debar |
1958 | Le joueur – de Claude Autant-Lara avec Gérard Philipe |
1960 | Vive Henri IV… Vive l’amour ! – de Claude Autant-Lara
avec Danielle Darrieux
Dossier 1413 / Les ballets roses – de Alfred Rode avec Claudine Dupuis |
1965 | Roger la honte / La vengeance de Roger la honte ( trappola per l’assassino ) de Riccardo Freda avec Irene Papas |
1983 | Le grand carnaval – de Alexandre Arcady avec Philippe Noiret |