1910 Le voile du bonheur – de Albert Capellani avec Henry Krauss, Georges Tréville & Léontine Massart | 1931 Ma cousine de Varsovie – de Carmine Gallone avec Elvire Popesco, André Roanne & Madeleine Lambert | 1933 La maternelle – de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein avec Madeleine Renaud, Mady Berry & Alice Tissot | 1937 L’affaire Lafarge – de Pierre Chenal avec Erich von Stroheim, Marcelle Chantal & Pierre Renoir | ||
C’est dans la ville de Mascara, sous-préfecture de la région d’Oranie, sur les bords de la Méditerranée, en Algérie Française, que Sylvette Fillacier naît le 9 mars 1889. Son véritable prénom est Honorine, elle est la fille de Edouard Clovis Fillacier, fonctionnaire municipal à Blida mais également excellent musicien, et de Marie Andreoli d’origine piémontaise.
Venue à Paris pour suivre des cours de comédie, Sylvette Fillacier fait ses premiers pas sur scène à vingt ans. Elle se produit sur la scène du théâtre des Arts à Paris dans, entre autres, «Nuit persane» (1911), une pièce en vers de Jean-Louis Vaudoyer où elle donne la réplique à Charles Dullin, Gabrielle Dorziat et Cécile Guyon, et dans «Nabuchodonosor» (1917) de Auguste Anicet-Bourgeois. Par la suite, elle devient pensionnaire de l’Odéon où elle joue de nombreux seconds rôles, elle est distribuée dans d’autres salles, dans des pièces comme «Martine» de Jean-Jacques Bernard, aux Mathurins avec Marcel Delaître en 1923, ou «Une femme…» de Edmond Guiraud, auprès de Jean Yonnel et Polin, au Fémina en 1925. Dans les années 1910 elle est aussi une habituée des salons parisiens où elle déclame souvent des poèmes. Elle est à cette époque une intime de Jean Cocteau, Max Jacob, Guillaume Apollinaire, André Salmon, Paul Morand, Erik Satie et Blaise Cendrars.
Entre temps, Sylvette Fillacier débute au cinéma en 1910. Elle apparaît dans des petits films signés par les pionniers du cinéma français: Albert Capellani, Louis Feuillade, Henri Fescourt, René Le Somptier et Gaston Ravel. En 1913, elle est notamment l’héroïne de «La Marquita», un film en cinq volets de Henri Fescourt où elle est la partenaire de Gaston Modot. En 1923, elle est la vedette de «La rue du pavé d’amour» de André Hugon, aux côtés de Jean Toulout et Jean Debucourt, et fait une apparition l’année suivante dans «Paris», avec la jolie Dolly Davis en tête d’affiche.
Avec l’arrivée du cinéma parlant, Sylvette Fillacier, qui a déjà la quarantaine passée, est reléguée aux rôles de complément. Une dizaine de films entre 1931 et 1937, parmi lesquels: «Ma cousine de Varsovie» (1931) de Carmine Gallone avec Elvire Popesco, «La maternelle» (1933) de Jean Benoît-Lévy et Marie Epstein avec Madeleine Renaud, «Divine» (1935) de Max Ophüls avec Simone Berriau, et «L’affaire Lafarge» (1937) de Pierre Chenal avec Erich von Stroheim et Marcelle Chantal, son dernier rôle à l’écran. Au début des années 1930, elle rencontre Pierre Lazareff, journaliste et directeur artistique de plusieurs théâtres et l’épouse en 1933. Après six ans de vie commune, ils divorcent en mars 1939. Pierre d’origine juive, part s’installer à New-York avec son nouvel amour, Hélène Gordon, où ils découvrent le journalisme américain. Par la suite, Lazareff devient un patron de presse et producteur d’émissions de télévision français de renom, quant à Hélène elle crée en 1945 le fameux magazine féminin «Elle».
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Sylvette Fillacier participe à l’effort de guerre en dévoilant dans la presse quelques recettes pour faire des économies. Elle joue encore dans quelques rôles sur les planches puis disparaît peu à peu de toute vie publique. Elle meurt le 20 septembre 1960 à Paris, dans l’anonymat le plus total. Elle repose au cimetière parisien de Montmartre.
© Pascal DONALD
1910 | CM Le voile du bonheur – de Albert Capellani
avec Henry Krauss
CM L’évadé des tuileries / Une journée de la révolution / Août 1792 – de Albert Capellani avec Henri Bosc |
1912 | CM Le mort vivant – de Louis Feuillade
avec René Navarre
CM L’oubliette – de Louis Feuillade avec Maurice Vinot CM Le Noël de Francesca – de Louis Feuillade avec Paul Manson CM Un vol a été commis – de Henri Fescourt avec Madeleine Ramey CM L’amazone masquée / L’amazone – de Henri Fescourt avec Georges Melchior |
1913 | La Marquita – de Henri Fescourt
avec Gaston Modot
Film en 5 parties 1 : L’orpheline 2 : Les années passèrent 3 : Au Cap 4 : À l’assaut de l’or 5 : Revanche CM Marions-nous – de ? avec Jacques de Féraudy |
1914 | CM Les masques – de René Le Somptier
avec Henri Duval
CM La fille du caissier – de René Le Somptier avec Paul Manson |
1917 | CM Déserteuse / La déserteuse – de Louis Feuillade
avec Edouard Mathé
CM Du rire aux larmes – de Gaston Ravel avec René Navarre |
1923 | La rue du pavé d’amour – de André Hugon avec Jean Toulout |
1924 | Paris – de René Hervil avec Dolly Davis |
1931 | Ma cousine de Varsovie – de Carmine Gallone
avec Elvire Popesco
Faubourg Montmartre – de Raymond Bernard avec Gaby Morlay Le chant du marin – de Carmine Gallone avec Albert Préjean |
1932 | Le chien jaune – de Jean Tarride
avec Robert Le Vigan
Hôtel des étudiants – de Victor Tourjansky avec Raymond Galle |
1933 | La maternelle – de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein avec Madeleine Renaud |
1934 | Itto – de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein avec Simone Berriau |
1935 | Divine – de Max Ophüls avec Georges Rigaud |
1937 | L’affaire Lafarge – de Pierre Chenal avec Erich von Stroheim |