1935 La Bandera – de Julien Duvivier avec Annabella, Jean Gabin Raymond Aimos & Robert Le Vigan | 1936 Le chemin de Rio – de Robert Siodmak avec Käthe von Nagy, Jules Berry & Jean-Pierre Aumont | 1938 La fin du jour – de Julien Duvivier avec Victor Francen, Michel Simon, Louis Jouvet & Madeleine Ozeray | 1944 Pontcarral, colonel d’Empire – de Jean Delannoy avec Pierre Blanchar, Annie Ducaux & Suzy Carrier | ||
Charles Granval est né le 21 décembre 1882 à Rouen. Ses paupières tombantes et son embonpoint généreux lui donnent un air de fausse bonhomie que ses rôles démentiront souvent. Ce lourd physique de notaire de province ne l’a pas empêché de séduire, en leur prime jeunesse, et d’épouser ensuite, deux ravissantes comédiennes, Berthe Bovy et Madeleine Renaud, dont il eut un fils, le comédien Jean-Pierre Granval. Il n’est pas surprenant que son choix se soit porté sur deux pensionnaires de la Comédie-Française car déjà, pour lui, le théâtre est l’essentiel de sa vie. Et c’est dans la Maison de Molière, où il entre en 1904, et dont il devient, en 1922, le 364ème sociétaire, qu’il fait presque toute sa carrière théâtrale. Durant près de trois décennies, il paraît dans les grands classiques du répertoire, et dans les pièces de Molière d’abord, puisqu’il est Clitandre dans «Le Misanthrope» (1908), M. Bahis dans «L’amour médecin» ou Alain Dans «L’école des femmes» (1924). Il aborde aussi Musset ou Ibsen, et même des vaudevilles de Flers et Caillavet, comme «M. Brotonneau» (1923). Comme la plupart des sociétaires, il met aussi en scène quelques pièces, comme «Moi», de Eugène Labiche et Edouard Martin, en 1930, ou même «Hamlet» de Shakespeare, en 1942.
Au cinéma, le rôle le plus mémorable de Charles Granval est celui du libraire humaniste Lestingois qui, dans «Boudu sauvé des eaux» (1932) de Jean Renoir, recueille le pittoresque clochard incarné par Michel Simon. Déjà, au temps du muet, l’acteur avait campé, dans «Mademoiselle de La Seiglière» (1920) de André Antoine, d’après Jules Sandeau, ce fermier fidèle qui, pendant la Révolution, rachète les terres du marquis de La Seiglière, puis les lui restitue, la tourmente passée.
Certains réalisateurs, comme Julien Duvivier, ne manquent jamais de faire appel à ce comédien talentueux. On le voit ainsi dans «Golgotha» (1935), où il interprète Caïphe, le grand prêtre du Temple de Jérusalem, «La Bandera» (1935), «La belle équipe» (1936), où il incarne un propriétaire ou «L’homme du jour» (1936) avec Maurice Chevalier. Son air pataud et ses poches sous les yeux ne l’empêchent pas de jouer les aristocrates: il est ainsi le comte de Persani dans «Iris perdue et retrouvée» (1933) de Louis J. Gasnier, le vidame de Pamiers dans «La duchesse de Langeais» (1941) de Jacques de Baroncelli ou encore, dans «Pontcarral, colonel d’Empire» (1942) de Jean Delannoy, le marquis de Ransac, le père de cette Garlone de Ransac, alias Annie Ducaux, qui demande à Pierre Blanchar de l’épouser. Son air un peu louche et ses yeux chassieux lui valent parfois d’incarner des personnages peu recommandables, comme ce Blanco, odieux trafiquant de femmes qui, dans «Le chemin de Rio» (1936), voit sa fille envoyée par son associé jaloux dans une maison close de Rio, ou ce chef de gang, collectionneur de timbres à ses heures, dans «Monsieur la Souris» (1942) de Georges Lacombe, avec Raimu.
Mais Charles Granval doit souvent se contenter de simples silhouettes. Clochard dans «Les amants terribles» (1936) de Marc Allégret, père de Marie Bell qui, dans «Blanchette» (1936) de Pierre Caron, se prostitue à Paris, pasteur dans «Une femme sans importance» (1937) de Jean Choux, aveugle dans «La nuit fantastique» (1941) de Marcel L’Herbier ou encore maire dans «Le bienfaiteur» (1942) de Henri Decoin. Charles Granval décède le 28 juillet 1943 à Paris.
© Jean-Pascal LHARDY
1917 | CM Le traitement du hoquet – de Raymond Bernard avec Armand Bernard |
1920 | Mademoiselle de La Seiglière – de André Antoine avec Huguette Duflos |
1921 | Le cœur magnifique – de Séverin-Mars & Jean Legrand
avec France Dhélia
Film en 2 parties 1 : 1ère époque 2 : 2ème époque |
1922 | DO Molière, sa vie son œuvre – de Jacques de Féraudy avec Berthe Bovy |
1932 | Boudu sauvé des eaux – de Jean Renoir avec Michel Simon |
1933 | Iris perdue et retrouvée – de Louis J. Gasnier
avec Pierre Blanchar
CM L’assassin est ici – de Robert Péguy avec Yvette Andréyor |
1935 | Golgotha / Ecce Homo – de Julien Duvivier
avec Edwige Feuillère
La Bandera / La grande relève – de Julien Duvivier avec Annabella |
1936 | Les amants terribles – de Marc Allégret
avec Marie Glory
La belle équipe – de Julien Duvivier avec Viviane Romance L’homme du jour – de Julien Duvivier avec Maurice Chevalier Pépé-le-Moko – de Julien Duvivier avec Jean Gabin Le chemin de Rio / Cargaison blanche – de Robert Siodmak avec Käthe von Nagy L’homme de nulle part / Feu Mathias Pascal – de Pierre Chenal avec Isa Miranda Une femme sans importance – de Jean Choux avec Lisette Lanvin Blanchette – de Pierre Caron avec Marie Bell |
1937 | Sarati, le terrible – de André Hugon avec Harry Baur |
1938 | La fin du jour – de Julien Duvivier avec Victor Francen |
1940 | Premier bal – de Christian-Jaque avec Marie Déa |
1941 | La femme que j’ai le plus aimée – de Robert Vernay
avec Mireille Balin
La duchesse de Langeais – de Jacques de Baroncelli avec Aimé Clariond La nuit fantastique – de Marcel L’Herbier avec Micheline Presle |
1942 | Monsieur La Souris – de Georges Lacombe
avec Raimu
Pontcarral, colonel d’Empire – de Jean Delannoy avec Suzy Carrier Le bienfaiteur – de Henri Decoin avec Suzy Prim Le comte de Monte Cristo – de Robert Vernay avec Pierre Richard-Willm Film en 2 parties 1 : Edmond Dantès 2 : Le châtiment L’honorable Catherine – de Marcel L’Herbier avec Raymond Rouleau |