1953 Les fruits sauvages – de Hervé Bromberger avec Georges Chamarat, Roger Dumas & Gérard Blain | 1958 Des femmes disparaissent – de Edouard Molinaro avec Robert Hossein, Magali Noël & Philippe Clay | 1959 Colère froide – de André Haguet avec Harold Kay, Pierre-Jean Vaillard, Liliane Brousse & Pierre Fromont | 1967 Les têtes brûlées (cabezas quemadas) de Willy Rozier avec Philippe Clay, Lang Jeffries & Jacques Dufilho | ||
Estella Blain naît Micheline Estellat le 30 mars 1930 à Paris. Première épouse de Gérard Blain, elle débute au cinéma à vingt trois ans comme interprète principale du film dramatique «Les fruits sauvages» (1953) de Hervé Bromberger. Elle retrouve le réalisateur quatre ans plus tard pour «La bonne tisane» (1957), policier au titre insolite adapté du roman de la série noire de Jean Meckert, avec, en truands, Bernard Blier, Roland Lesaffre et Madeleine Robinson qui sèment le désordre dans un hôpital et son équipe médicale constituée de Raymond Pellegrin, Jacques Fabbri et de Estella Blain, une élève infirmière prise en otage. Durant la décennie, la jeune comédienne devenue blonde tourne encore sept films où elle joue parfois des rôles plus secondaires comme dans «Tant qu’il y aura des femmes» (1955) de Edmond T. Gréville. Par contre, en 1958, elle se retrouve en première ligne pour «Le fauve est lâché» de Maurice Labro, avec Lino Ventura et Paul Frankeur mais aussi «Les femmes disparaissent» de Edouard Molinaro, avec Robert Hossein et Magali Noël. L’année suivante, elle est courtisée par Jacques Charrier dans «Les dragueurs» de Jean-Pierre Mocky.
Divorcée de Gérard Blain, remariée avec Michel Bonjean dont elle a eu un fils (1959), Estella Blain commence en 1960 une carrière plus internationale en tournant deux films en costume: «Les pirates de la côte» (1960) avec Lex Barker, réalisé en Italie par Domenico Paolella; et une reprise par Werner Jacobs dans les studios viennois de la célèbre opérette «L’auberge du cheval blanc» (1960) avec Peter Alexander et Adrian Hoven. Elle interprète aussi la fille du célèbre comique italien dans «Totò l’embrouille» (1961) de Camillo Mastrocinque. Puis l’éclectique réalisateur espagnol Jesús Franco la dirige dans «Le diabolique docteur Z» (1966), film d’épouvante qui reste aujourd’hui très apprécié des adeptes du genre. Elle a également un petit rôle dans «La puce à l’oreille» (1968) avec Louis Jourdan et Rex Harrison, une adaptation nord-américaine assez peu réussie de la pièce de Georges Feydeau bien que la réalisation ait été confiée à Jacques Charron par la Twentieth Century Fox. Et citons encore «Angélique et le Roy» (1965) de Bernard Borderie, où jouant la Montespan, elle a pour rivale Michèle Mercier; et «Vivre la nuit» (1968) dans un Paris branché, décrit par Marcel Camus, où elle fréquente Serge Gainsbourg et Jacques Perrin. Et elle fait aussi du théâtre et de la télévision. Elle devient également chanteuse de variétés et sort plusieurs quarante-cinq tours mélancoliques.
Dans les années soixante-dix, Estella Blain participe au scénario du feuilleton télévisé «Michel l’enfant roi» (1972), avec son propre fils dans le rôle-titre. Elle ne tourne pourtant que trois films: «Les nus» (1971) de Ahmet Salih Sener, avec le jeune acteur turc Demir Görgün dit Demir Karahan dont elle partage la vie à l’époque; «Le hasard de la gloire» (1972) avec Philippe Léotard; et son vingt-troisième et dernier long métrage «Le mouton enragé» de Michelle Deville avec Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Cassel et Romy Schneider en vedettes.
Dépressive, Estella Blain reste ensuite éloignée de la profession à la suite de revers professionnels et sentimentaux. En 1981, elle a un rôle dans un dernier téléfilm mais, alors qu’elle séjourne en Roussillon, elle se suicide avec une arme à feu sur la plage de Port-Vendres. Elle avait cinquante-deux ans.
© Caroline HANOTTE
1953 | Les fruits sauvages – de Hervé Bromberger avec Gérard Blain |
1954 | Escalier de service – de Carlo Rim avec Jean-Marc Thibault |
1955 | Tant qu’il y aura des femmes – de Edmond T. Greville avec Evelyne Kerr |
1956 | Les collégiennes – de André Hunebelle avec Sophie Daumier |
1957 | La bonne tisane – de Hervé Bromberger avec Raymond Pellegrin |
1958 | Le fauve est lâché – de Maurice Labro
avec Lino Ventura
Des femmes disparaissent – de Edouard Molinaro avec Robert Hossein |
1959 | Les dragueurs – de Jean-Pierre Mocky
avec Jacques Charrier
Colère froide – de André Haguet avec Harold Kay |
1960 | L’ennemi dans l’ombre – de Charles Gérard
avec Roger Hanin
Les pirates de la côte ( i pirati della costa / pirates of the Barbary Coast ) de Domenico Paolella avec Lex Barker L’auberge du Cheval Blanc ( im weißen rößl ) de Werner Jacobs avec Adrian Hoven |
1961 | Totò l’embrouille ( Totòtruffa’ 62 ) de Camillo Mastrocinque
avec Totò
Le tout pour le tout – de Patrice Dally avec Bruno Cremer |
1965 | Angélique et le roi / Angélique et le roy – de Bernard Borderie
avec Sami Frey
La corde au cou – de Joseph Lisbona avec Henri Vilbert |
1966 | Dans les griffes du maniaque / Le diabolique docteur Z ( Miss Muerte / the diabolical Dr. Z / Miss Death / Miss Death and Dr. Z in the grip of the maniac ) de Jésus Franco avec Howard Vernon |
1967 | Vivre la nuit – de Marcel Camus
avec Venantino Venantini
Les têtes brûlées ( cabezas quemadas ) de Willy Rozier avec Philippe Clay |
1968 | La puce à l’oreille ( a flea in her ear ) de Jacques Charon avec Rex Harrison |
1971 | Les nus ( ciplaklar ) de Ahmet Salih Sener
avec Yildirim Önal
Inédit |
1972 | Les hasards de la gloire / Le franc-tireur – de Jean-Marc Causse avec Philippe Léotard |
1973 | Le mouton enragé – de Michel Deville avec Romy Schneider |