1945 Jeux de femmes – de Maurice Cloche avec Hélène Perdrière, Jacques Dumesnil, Mila Parély & Saturnin Fabre | 1951 Deux sous de violettes – de Jean Anouilh avec Dany Robin, Michel Bouquet & Georges Chamarat | 1960 Le président – de Henri Verneuil avec Jean Gabin, Bernard Blier, Renée Faure, Louis Seigner & Alfred Adam | 1978 Au bout du bout du banc – de Peter Kassovitz avec Jane Birkin, Victor Lanoux & Georges Wilson | ||
C’est à Vieille Chapelle, un quartier de Marseille que naît dans une famille juive, le 19 juillet 1896, Henri Crémieux, deuxième d’une fratrie de trois garçons. Son père est un artiste peintre. Il grandit dans la cité phocéenne. Pendant la Grande Guerre, alors qu’Albert son frère aîné est mobilisé, il se rend utile dans les hôpitaux accueillant des blessés. Un jour, une partie de la Comédie Française est en tournée pour distraire les gueules cassées et il a l’opportunité de réciter un passage de Racine devant Eugène Sylvain qui l’encourage dans cette voie. Il monte à Paris, devient l’élève de Paul Mounet, décroche un engagement à l’Odéon, puis fait partie du Grand Guignol, et enchaîne avec la Compagnie Gaston Baty. Comme on peut en juger, il se façonne une solide formation dans l’art dramatique. Hélas, la Seconde Guerre mondiale est déclarée et va apporter pour lui le pire des drames. Ses parents et Albert sont arrêtés par la gestapo et déportés à Auschwitz. Seul Albert en reviendra pour devenir un éminent psychiatre.
Henri Crémieux, avait déjà goûté au cinéma et on le voit 18 fois sur les écrans entre 1930 et 1940. Retenons son rôle d’avocat de André Luguet dans «Les amants terribles» (1936) de Marc Allégret, celui de secrétaire dans «Courrier Sud» (1936) de Pierre Billon. Dans «Hercule» (1937) de Alexandre Esway, il est le rédacteur en chef du journal dont Fernandel est l’héritier. Dans cette période, par deux fois, il est l’interprète de Sacha Guitry, qui le fait commissaire-priseur dans «Les perles de la couronne» (1937); dans «Ils étaient neuf célibataires» (1939), il n’en est pas un, mais est tout de même sur le générique. Les événements douloureux de cette période éloigneront les deux hommes et Henri Crémieux ne figurera pas au générique des grands films historiques de l’après-guerre, réalisés par le Maître. Après la Guerre, Henri Crémieux devient un de nos seconds rôles les plus fiables dans plus de 70 films. Il joue juste et se glisse aussi bien dans la peau de redresseurs de tort que de scélérats. Son physique quelque peu austère et classique lui fait endosser des emplois de notables, dans le bon comme dans le mauvais chemin. On le retrouve plusieurs fois aux côtés de Fernandel, il devient aussi un partenaire très présent sans faire d’ombre à Jean Gabin, et cela à sept reprises. Son côté parfois énigmatique fait que Jean Cocteau l’emploie dans «Orphée» (1950) et le «Testament d’Orphée» (1960). De la même façon, en 1966, Jacques Demy en fait son Subtil Dutrouz, le seul personnage bien sombre des «Demoiselles de Rochefort», si colorées, puis le transforme en médecin dans «Peau d’âne» (1970). Comme il n’aura pas eu peur de le dire, à l’inverse de Louis Jouvet et de bien d’autres, Henri Crémieux n’aura eu aucun mal à aimer notre 7ème Art même s’il l’aura qualifié de cruel parfois.
Par la suite, il vient tout naturellement sur nos petits écrans, notamment dans les «Cinq dernières minutes» où on le croise tantôt en sordide assassin, tantôt en témoin, son naturel et son air mystérieux laissant planer le suspens. Il est au générique de séries populaires comme «Vidocq» ou dans le cadre de «La caméra explore le temps». Homme très pudique, extrêmement intelligent et cultivé, comme on le voit en lisant sa biographie, Henri Crémieux est toujours resté très discret sur son couple. Il passe sa retraite à lire et à peindre avec son ami Henri Guisol. Il s’en va le 10 mai 1980, en donnant une conférence sur Mistral à Aubagne. Transporté à Cassis, une cité qu’il affectionnait, il y est officiellement décédé. Ne croyant qu’en un Dieu s’il est amour, généreux, il aura choisi de donner son corps à la science.
© Donatienne ROBY
1929 | Prix de beauté – de Augusto Genina avec Louise Brooks |
1931 | CM On opère sans douleur – de Jean Tarride avec Simone Simon |
1932 | CM Photos – de Abel Jacquin avec Claire Gérard |
1933 | Âme de clown – de Marc Didier & Yvan Noé
avec Pierrette Caillol
Les deux « monsieur » de Madame – de Abel Jacquin & Georges Pallu avec Gaby Basset Seulement scénario |
1934 | La cinquième empreinte – de Karl Anton avec Alice Field |
1936 | La flamme – de André Berthomieu
avec Line Noro
Les amants terribles – de Marc Allégret avec Charles Granval Courrier sud – de Pierre Billon avec Charles Vanel L’homme du jour – de Julien Duvivier avec Maurice Chevalier Nuits de feu – de Marcel L’Herbier avec Madeleine Robinson CM Transigeons – de Hubert de Rouvres avec René Blancard |
1937 | Hercule / L’incorruptible – de Alexander Esway
avec Jules Berry
Les perles de la couronne – de Sacha Guitry & Christian-Jaque avec Jacqueline Delubac Un déjeuner de soleil – de Marcel Cravenne avec Jacques Baumer À Venise, une nuit – de Christian-Jaque avec Marcel Mouloudji |
1938 | Nord-Atlantique – de Maurice Cloche
avec Marie Déa
Gibraltar – de Fédor Ozep avec Erich von Stroheim Pièges – de Robert Siodmak avec Pierre Renoir |
1939 | Ils étaient neuf célibataires – de Sacha Guitry
avec Elvire Popesco
Narcisse – de Ayres d’Aguiar avec Georges Grey Sixième étage – de Maurice Cloche avec Janine Darcey Courrier d’Asie – de Oscar Paul Gilbert avec Lucien Coëdel Seulement commentaires |
1940 | Remorques – de Jean Grémillon avec Michèle Morgan |
1945 | L’extravagante mission – de Henri Calef
avec Jean Tissier
La tentation de Barbizon – de Jean Stelli avec Simone Renant François Villon – de André Zwoboda avec Renée Faure Jeux de femmes – de Maurice Cloche avec Hélène Perdrière Au petit bonheur – de Marcel L’Herbier avec Danielle Darrieux |
1946 | Miroir – de Raymond Lamy
avec Renée Blanchard
Amour, délices et orgues / Collège Swing – de André Berthomieu avec Giselle Pascal Les requins de Gibraltar – de Emil Edwin Reinert avec Annie Ducaux |
1947 | Croisière pour l’inconnu – de Pierre Montazel
avec Claude Dauphin
Le capitaine Blomet – de Andrée Feix avec Gaby Sylvia Le bal des pompiers – de André Berthomieu avec Claude Dauphin Bal Cupidon – de Marc-Gilbert Sauvajon avec Pierre Blanchar |
1948 | Tous les deux – de Louis Cuny
avec Annette Poivre
Les casse-pieds / Parade du temps perdu – de Jean Dréville avec Noël-Noël Le droit de l’enfant – de Jacques Daroy avec Renée Devillers L’homme qui revient de loin – de Jean Castanier avec Annabella |
1949 | La petite chocolatière – de André Berthomieu
avec Paulette Dubost
Au P’tit Zouave – de Gilles Grangier avec Marie Daëms Lady Paname – de Henri Jeanson avec Suzy Delair Orphée – de Jean Cocteau avec Jean Marais |
1950 | Trois télégrammes – de Henri Decoin
avec Gérard Gervais
L’homme de joie – de Gilles Grangier avec Simone Renant Méfiez-vous des blondes – de André Hunebelle avec Martine Carol Le passe muraille / Garou-Garou – de Jean Boyer avec Joan Greenwood |
1951 | La plus belle fille du monde – de Christian Stengel
avec Françoise Arnoul
Deux sous de violettes – de Jean Anouilh avec Michel Bouquet Le plaisir – de Max Ophüls avec Madeleine Renaud Segment « La maison Tellier » |
1952 | Ouvert contre X / L’enquête est ouverte – de Richard Pottier
avec Robert Dalban
La dame aux camélias – de Raymond Bernard avec Micheline Presle La fête à Henriette – de Julien Duvivier avec Dany Robin Nous sommes tous des assassins – de André Cayatte avec Raymond Pellegrin |
1953 | L’étrange désir de monsieur Bard – de Géza von Radványi
avec Geneviève Page
Quai des blondes – de Paul Cadéac avec Robert Hossein Interdit de séjour – de Maurice de Canonge avec Yoko Tani |
1954 | Cadet-Rousselle – de André Hunebelle
avec François Périer
Les lettres de mon moulin – de Marcel Pagnol avec Henri Vilbert Le fil à la patte – de Guy Lefranc avec Geneviève Kervine |
1955 | La bande à papa – de Guy Lefranc
avec Fernand Raynaud
Gas-oil – de Gilles Grangier avec Jeanne Moreau Le dossier noir – de André Cayatte avec Bernard Blier |
1956 | Le sang à la tête – de Gilles Grangier
avec Jean Gabin
Les suspects / Quand le soleil montera – de Jean Dréville avec Anne Vernon Honoré de Marseille – de Maurice Regamey avec Fernandel |
1957 | Le gorille vous salue bien – de Bernard Borderie
avec Bella Darvi
Donnez-moi ma chance / Piège à filles – de Léonide Moguy avec Michèle Mercier Le chômeur de Clochemerle – de Jean Boyer avec Ginette Leclerc Le naïf aux quarante enfants – de Philippe Agostini avec Sylva Koscina |
1958 | La moucharde – de Guy Lefranc
avec Dany Carrel
Toi le venin – de Robert Hossein avec Marina Vlady La loi c’est la loi ( la legge è legge ) de Christian-Jaque avec Totò |
1959 | La corde raide – de Jean-Charles Dudrumet
avec Annie Girardot
125 rue Montmartre – de Gilles Grangier avec Lino Ventura Le testament d’Orphée / Le testament d’Orphée, ou ne me demandez pas pourquoi ! – de Jean Cocteau avec Yul Brynner |
1960 | Le président – de Henri Verneuil avec Jean Gabin |
1961 | L’assassin est dans l’annuaire / Cet imbécile de Rimoldi – de Léo Joannon
avec Noël Roquevert
Le septième juré – de Georges Lautner avec Danièle Delorme |
1962 | Cyrano et d’Artagnan – de Abel Gance
avec José Ferrer
Mathias Sandorf – de Georges Lampin avec Louis Jourdan |
1963 | Le glaive et la balance – de André Cayatte
avec Anthony Perkins
La vie conjugale : Françoise / Françoise ou la vie conjugale – de André Cayatte avec Marie-José Nat La vie conjugale : Jean-Marc / Jean-Marc ou la vie conjugale – de André Cayatte avec Jacques Charrier |
1964 | Monsieur – de Jean-Paul Le Chanois avec Liselotte Pulver |
1966 | Carré de dames pour un as – de Jacques Poitrenaud avec Roger Hanin |
1967 | Les demoiselles de Rochefort – de Jacques Demy avec Gene Kelly |
1969 | Le temps des loups / Carbon copy / Dillinger 70 – de Sergio Gobbi
avec Virna Lisi
Les caprices de Marie – de Philippe de Broca avec Marthe Keller |
1970 | Ils – de Jean-Daniel Simon
avec Alexandra Stewart
Peau d’Âne – de Jacques Demy avec Catherine Deneuve |
1971 | Un beau monstre – de Sergio Gobbi avec Helmut Berger |
1973 | Na ! – de Jacques Martin avec Danièle Evenou |
1975 | DA La flûte à six schtroumpfs – de Eddie Lateste & Peyo
Seulement voix |
1976 | Le pays bleu – de Jean-Charles Tacchella avec Brigitte Fossey |
1977 | La barricade du point du jour – de René Richon avec Philippe Noiret |
1978 | Confidences pour confidences – de Pascal Thomas
avec Jacques François
Au bout du bout du banc – de Peter Kassovitz avec Jane Birkin |
1979 | Rien ne va plus – de Jean-Michel Ribes avec Jacques Villeret |